Juan De Marcos Gonzalez : Bons baisers de Cuba
Musique

Juan De Marcos Gonzalez : Bons baisers de Cuba

Juan De Marcos Gonzalez est passé d’émule de Randy Bachman et Keith Richards à tresero des plus illustres, puis producteur, réalisateur et arrangeur émérite, tout cela à partir de La Havane dans les trente dernières années.

Commençons par le titre de son plus récent album: Step Forward The Next Generation. "Nous avons commencé à enregistrer il y a une dizaine d’années avec les sessions du Buena Vista Social Club, invité les meilleurs musiciens qui se sont fait connaître en jouant toute cette musique cubaine des années 50, le mambo, la chacha, la guajira que nous voulions repopulariser, rappelle Juan De Marcos Gonzales, joint à Mexico. L’album s’est mérité le Grammy de l’année, en 98. Puis avec ce plus récent album, d’ailleurs le premier sur ma propre étiquette Ahora Music basée à Londres et à la Havane, j’ai intégré au groupe les meilleurs jeunes talents que j’ai pu trouver, avec comme résultat un autre Grammy en 2005! Il semble que l’avenir de la musique cubaine "sérieuse" soit assuré pour quelques années à venir", déclare avec un peu de fierté l’artiste qui, après Montréal, sera de passage à Gatineau.

Puis en partant de ces racines traditionnelles, il enregistra quatre autres albums sous le nom d’Afro-Cuban All Stars, dont les trois plus récents tendent vers des sonorités plus contemporaines. "Évidemment, les jeunes musiciens approchent nos musiques traditionnelles avec des idées tout à fait modernes: on reconnaît l’influence pop, hip-hop, celle du reggaeton, même. J’incorpore tous ces éléments dans mes arrangements", reconnaît celui qu’on a déjà surnommé le "Quincy Jones cubain", une appellation des plus flatteuses, selon le principal intéressé.

"Tu vois, dans les années 70, j’étais guitariste rock; j’adorais les groupes comme les Guess Who, les Rolling Stones, King Crimson, Procol Harum… C’est par leur influence que j’ai appris l’anglais, vers 13 ans. Puis, comme mon père était le guitariste-leader d’une formation traditionnelle à l’époque, je me suis tourné naturellement vers la guitare classique, et enfin vers le »très » (l’instrument fondamental cubain, celui du leader, donnant les différents signaux au groupe)."

En 1976, Juan fonda l’un des plus grands groupes de son – parfois aussi appelé rhumba -, Sierra Maestra. "Depuis plusieurs années maintenant, je donne plus de 75 concerts par année. Dans quatre ou cinq ans, je me consacrerai à temps plein à l’avenir du groupe, à l’étiquette de disque et à mon studio. Le son deviendra plus commercial; j’ai déjà mes deux prochains disques en chantier: celui du pianiste David Alfaro, dans un genre classique contemporain à la Debussy, avec des invités spéciaux, à la sauce afro-cubaine, bien entendu! Et celui de David Suares, saxophoniste qui, lui, sera de facture beaucoup plus dansante."

Le 7 novembre à 20h
Au Casino du Lac-Leamy
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