Daniel Myssyk : Beethoven, passionnément
Le chef Daniel Myssyk et son ensemble Appasionata présentent l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven, avec cinq pianistes différents. Regards multiples.
L’ensemble Appassionata a été fondé en 2000 et donne depuis, en moyenne, quatre programmes par année. "C’est un ensemble à géométrie variable, explique son directeur artistique, Daniel Myssyk. Récemment, nous étions un septuor pour L’Histoire du soldat, de Stravinski, en concert extérieur au métro Mont-Royal. Nous la reprendrons aussi en milieu scolaire et c’est le type de programme que nous pourrons présenter ailleurs aussi. Mais à la base, Appassionata, c’est un ensemble d’une quinzaine de cordes, et dans le cas des concertos de Beethoven, ce sera une trentaine de musiciens."
L’ensemble présente en effet en deux soirées les cinq concertos pour piano de Beethoven, composés entre 1795 et 1809. Le premier des deux concerts constitue l’événement-bénéfice annuel de l’ensemble. "L’idée, poursuit Myssyk, au-delà du concert-bénéfice, c’est surtout de monter un projet inspirant. C’est pourquoi j’ai choisi d’inviter cinq pianistes d’horizons très différents." Il s’agit, dans l’ordre d’apparition, de Jean Saulnier (Canada, Concerto no 4), James Dick (États-Unis, no 5), Maneli Pirzadeh (Canada, no 1), Alejandro Vela (Mexique, no 2) et Christian Leotta (Italie, no 3). On note que le premier concerto présenté sera le no 4, que Beethoven a composé à la même époque que sa Sonate pour piano n° 23 en fa mineur, dite "Appassionata".
L’idée de voir se succéder ces cinq pianistes est intéressante, mais n’aurait-il pas été plus simple de n’inviter qu’un seul soliste? "Sans doute, répond le chef, mais on a déjà vu ça… Et ça nous donne un défi supplémentaire, parce que nous devrons nous adapter à chacun de ces tempéraments, chacune de ces natures. J’ai quand même pris soin de choisir des pianistes qui ont déjà fait leurs classes avec la musique de Beethoven. On espère qu’il s’installera une belle chimie entre l’orchestre et chacun des solistes, mais ça, après tout, c’est mon travail!"
Les cinq concertos (le plus ancien étant, bizarrement, le no 2) peuvent donner un bon aperçu de l’évolution du compositeur: "Il y a toute une différence, au point de vue stylistique, entre le premier et le cinquième. Ça sort directement de chez Haydn ou Mozart pour les deux premiers, puis il y a une transition avec le troisième, et au quatrième, c’est la révélation. Il commence directement au piano, en solo, une première dans le genre. Et le cinquième présente un Beethoven plus mature, qui tient un autre langage, plus mystique, qui se confirmera jusque dans les derniers quatuors."
Cette évolution sera aussi marquée par la touche personnelle de chacun des solistes, dont la variété permettra de mesurer la solidité de l’ensemble. Mais c’est avant tout le piano qui sera la vedette de cette série. Le technicien en piano Oliver Esmond-White donnera avant le premier concert (à 17h) une causerie sur la mécanique du piano et les sculptrices Louise Viger et Christiane Patenaude ont créé pour l’occasion des oeuvres inspirées par le thème des concerts. www.appassionata.ca
Les 22 et 24 novembre
À la Salle Claude-Champagne
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À SURVEILLER
Concert-bénéfice
Christopher Jackson et le Studio de musique ancienne de Montréal présentent le RIAS Kammerchor d’Allemagne, sous la direction de Daniel Reuss. Une quarantaine de voix pour chanter Schumann, Schubert, Brahms et Mahler, avec un coup de chapeau à Ligeti. 514 861-2626 ou www.smam-montreal.com.
30e anniversaire
L’Orchestre symphonique des jeunes de Montréal (OSJM) et son chef Louis Lavigueur invitent le violoncelliste Yuli Turovsky pour célébrer le 30e anniversaire de l’OSJM. Le fondateur d’I Musici de Montréal jouera dans le Concerto pour violoncelle de Dvorak. Aussi au programme: Dukas, Mozart et Ravel. 18 novembre, 20h, Salle Claude-Champagne, 514 388-7719.
Nature et musique
Étrange programme à l’OSM alors que l’on passera du baroque des Quatre saisons de Vivaldi ("Le Printemps" et "L’Été"), dirigées par le violoniste Renaud Capuçon, à la Symphonie no 6, "Pastorale", de Beethoven, dirigée par Kent Nagano. Mais il faut surtout noter la création d’une oeuvre du compositeur montréalais Michel Longtin, intitulée Et j’ai repris la route. 21 et 22, 20h, Salle Wilfrid-Pelletier. 514 842-9951.