Lépine, Nieto-Dorantes : Le pur romantisme
Le duo Lépine et Nieto-Dorantes joue pour la première fois ses Sonates romantiques pour violoncelle et piano à Trois-Rivières.
Une histoire toute simple se trouve à la base du duo formé par le violoncelliste Sébastien Lépine et le pianiste mexicain Arturo Nieto-Dorantes; les musiciens ont étudié ensemble à l’université Indiana il y a quelques années. Comme ils évoluaient à travers des ondes à peu près similaires, ils ont eu envie de s’associer pour un projet commun, d’où le disque Sonates romantiques pour violoncelle et piano, sorti en octobre sous l’étiquette des Disques XXI. Ils le présentent cette semaine à la salle Anaïs-Allard-Rousseau, dans le cadre d’un concert.
"Cet album-là se voulait un peu représentatif de lui et de moi", signale Lépine. De fait, les deux artistes ont volontairement pigé dans le répertoire classique de leur pays respectif. Du côté canadien, ils ont jeté leur dévolu sur une sonate impressionniste de la compositrice de Vancouver Jean Coulthard. "Elle se veut une pièce pour démystifier la musique canadienne. C’est vrai qu’on n’en entend pas beaucoup parler de la musique canadienne, et quand on en entend parler, ce n’est pas toujours en bien", précise-t-il. Du côté mexicain, c’est une oeuvre du réputé Manuel María Ponce qu’ils ont retenue. Puis, ils ont complété avec le chef-d’oeuvre de Sergeï Rachmaninoff, Sonate pour violoncelle et piano, en sol mineur, op. 19.
Un froid sibérien mordait à l’extérieur du studio lors des trois jours intensifs d’enregistrement en janvier. Le duo a alors figé la vision qu’il avait des trois sonates. Cela lui a demandé énormément d’énergie. "Les gens ne nous voient pas, donc il faut en donner encore plus. Il faut compenser l’absence de visuel (en comparaison avec un concert). Il faut y aller au maximum, signale Lépine. Un concert, c’est one shoot. Tandis que pour un disque, tu reprends aussi souvent que tu veux. Quoique… En enregistrement, c’est comme un cliché, une photo de comment tu voyais l’oeuvre à ce moment-là. Et à partir de toutes les reprises qu’on fait et du montage, tu te retrouves avec un paquet de petites photos. Tu fais un puzzle avec pour garder une image qui sera sensiblement la meilleure. Oui, il peut y avoir des petites choses, mais tu veux avoir la plus belle image. Pas nécessairement la plus parfaite, mais la plus belle image." Du coup, le musicien explique la différence entre les deux. "Il y a deux tendances dans les disques. Il y a la musique aseptisée où il n’y a aucune erreur. C’est parfait. Et l’autre est une musique qui est un peu plus organique. Quand tu as les deux, c’est fantastique! Mais je pense qu’il faut d’abord que la musique soit la plus touchante possible."
Le 19 novembre à 14h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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