Pawa Up First : Omelette mishmash
Musique

Pawa Up First : Omelette mishmash

Pawa Up First lançait cette semaine Introducing New Details. Deuxième chapitre dans la carrière d’une des formations les plus indescriptibles de la métropole.

Dès la première écoute d’Introducing New Details, deuxième disque de Pawa Up First, les mélomanes présents lors des concerts de la formation instrumentale se sentent en terrain connu. S’ouvrant avec les pièces Inuit Wedding, Broadcast et Detour, trois incontournables maintes fois entendues en spectacle, l’album nous plonge illico dans une riche ambiance cinématographique. Absentes du premier disque, on y retrouve ces notes de piano distinctives qui ajoutent au jeu de guitare un brin country et tout aussi original de Serge Nakauchi Pelletier, leader du groupe.

Assis dans un bar aux côtés du pianiste Christian Baang, Serge analyse la galette. "Contrairement au premier disque où je composais les chansons de A à Z, ce deuxième album est le fruit d’un travail de groupe, d’un noyau formé avec Mathieu Pontbriand (basse), Joseph Perrault (batterie) et Christian, recruté après la sortie du premier compact. C’est pourquoi Introducing New Details (un titre explicite) est plus représentatif de ce qu’est devenu Pawa Up sur scène. Pour être franc, au départ, je ne voulais pas composer en groupe, je souhaitais rester seul maître à bord. Or, après avoir tourné avec les mêmes musiciens pendant deux ans, je n’avais pas vraiment le choix de considérer Pawa Up comme un véritable ensemble. Je ne paie pas assez les autres pour les qualifier de musiciens engagés. Je devais les inclure au processus de composition."

Suivant les traces de Scenario, le résultat s’avère moins linéaire, plus enclin aux cassures qui vous chamboulent une pièce. Si ces crescendo et variations nous rappellent le courant post-rock, il serait facile de simplement associer Pawa Up First aux Godspeed You! Black Emperor, Mogwai ou Sigur Rós. Ce deuxième disque s’écoute bien les yeux fermés, mais ne mise pas sur la répétition hypnotique qui a donné au post-rock ses lettres de noblesse.

"Les gens ont de la difficulté à décrire notre style. Ça nous permet de rejoindre des publics variés. Nous nous sommes retrouvés en première partie de Karkwa, Malajube, Kobayashi, Avec Pas d’Casque, Plaster et Gatineau. J’aime voir Pawa Up comme un mishmash. Un groupe formé de musiciens qui ont écouté du rock, du jazz, du classique, du hip-hop, du punk, du country, de l’électro. Des gens qui ont intégré des éléments de chaque style." En ce sens, le groupe auquel s’ajoute à temps partiel le percussionniste Julien Sagot (Karkwa) évoque parfois la touche progressive moderne sentie chez Radiohead époque Kid A.

Preuve d’une attitude touche-à-tout, le quintette se permet d’inviter des rappeurs sur certains titres, une tangente amorcée sur le premier disque qui se poursuit avec les collaborations de Séba (Gatineau), D-Shade (Shades of Culture) et Belle, rappeuse britannique rencontrée par l’entremise du collectif hip-hop montréalais auquel Serge participe: ICM Records.

Disons qu’on est bien loin de la facture punk de Men O’Steel, l’un des premiers groupes du guitariste. "J’ai beaucoup de respect pour un gars comme Paul Gott (Ripcordz), qui a joué du punk toute sa vie, mais personnellement, je ne pourrai pas limiter ainsi ma vie de musicien."

Le 21 novembre
Au National avec Sixtoo
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À écouter si vous aimez
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