Ariane Moffatt : Les saisons d’Ariane
Ariane Moffatt, l’enfant chérie du Gala de l’ADISQ, revient offrir son Coeur… à Sherbrooke.
Ariane Moffatt répond gaiement au téléphone avisant que, se trouvant dans une clinique médicale, elle pouvait interrompre l’entrevue à tout moment si elle était appelée. On a compris plus tard qu’elle s’envolait en France le lendemain et que l’enflure à son orteil – due, semblerait-il, à des piqûres d’épines d’oursins faites au Venezuela – aurait quelque peu assombri son séjour dans la Ville Lumière… Heureusement, bien qu’interrompues à quelques reprises par les noms scandés à l’interphone, nous avons joui du temps nécessaire pour faire le point avant sa "rentrée officielle". Parce qu’Ariane n’a fait vivre sur scène son second album, Le Coeur dans la tête, qu’à une dizaine de reprises au printemps avant d’entamer sa réelle tournée du Québec cet automne.
La sortie de cette seconde galette a correspondu à un certain recentrement sur elle-même, elle qui, de son propre aveu, accordait un peu trop d’importance à sa carrière. "J’ai l’impression que ce que je vais faire dorénavant va être assez différent dans les textes, dans le ton… Je l’ai laissé partir [le deuxième album] et je pense qu’il vit bien. Il a été un petit peu plus loin que moi, je dirais", illustre-t-elle.
Après avoir "flirté" avec les Français à quelques reprises, Ariane a repris l’avion pour une tournée de 12 dates où elle s’est promenée d’une salle à une autre, accompagnée des musiciens de Plaster, et faisant entre autres une première partie d’Arthur H. "J’aime bien l’aborder comme un flirt, oui, le mot est bien choisi, parce qu’au Québec, on met beaucoup d’emphase là-dessus; aussitôt qu’un artiste est présent là-bas, il a déjà conquis la France, alors que c’est tellement un développement à long terme. J’ai une belle tournée de "bookée", mais il n’est pas question d’un hit pour moi en France actuellement."
À propos du troisième single de son album, la reprise de la chanson de Daniel Bélanger Imparfait, Ariane qualifie ce titre de réelle "leçon d’écriture en soi", mais aussi de "pièce d’automne". "Je me rends compte aujourd’hui que ce qui m’attire beaucoup dans les chansons, avant même les textes, ce sont les climats qui sont générés. Oui, une toune, ça a une couleur, une saison, une personnalité… Et nécessairement, je pense aussi aux éléments. Si Aquanaute était dans l’eau, le deuxième album, je le vois vraiment terre, plus ground. Et je trouve que ça tombe bien que mon show commence à l’automne parce que la tonalité principale de l’album est mélancolique, le contenu des textes est plus triste, mais l’enrobage en show "groove" pas mal, ramène une espèce de légèreté puis de fraîcheur", expose celle qui a construit un spectacle sans entracte dont l’intensité monte en crescendo.
Le 30 novembre à 20 h
À la salle Maurice-O’Bready