Harry Manx : Harry, un ami qui vous veut du bien
Musique

Harry Manx : Harry, un ami qui vous veut du bien

Lors du passage d’Harry Manx au Théâtre Centennial le printemps dernier, l’assistance était clairsemée, mais l’homme aurait été le même devant une salle comble: humble et généreux.

Harry Manx a dans le regard une étincelle qui dénote une vivacité d’esprit et il dégage en même temps une impression de réconfort bienveillant. Au bout du fil, la voix est chaude, en accord avec l’image de bluesman sage que l’on s’est forgé de lui. Guitariste émérite et prolifique, élève du maître indien Vishwa Mohan Bhatt, Manx a lancé six disques depuis 2001, naviguant avec aisance entre le blues, le folk et la musique orientale, plus particulièrement celle du sous-continent indien. Cette année, il est non seulement en nomination pour les Maple Blues Awards, mais aussi pour les Canadian Folk Music Awards, notamment dans la catégorie Pushing the boundaries (repousser les frontières). "On dirait qu’ils ont créé cette catégorie spécialement pour moi", s’esclaffe-t-il.

S’il est bien connu au Canada anglais, de même qu’aux États-Unis et en Europe, sa renommée est encore discrète au Québec, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il acquière un public loyal et grandissant. D’ailleurs, les mines ravies et les commentaires entendus à la sortie de son spectacle au Centennial laissaient croire qu’une bonne partie des spectateurs le reverrait avec grand plaisir. "Les petites assistances donnent parfois de meilleurs spectacles, à cause de la proximité des gens et du caractère plus intime de la soirée. Et puis, les spectacles que je donne au Québec ont pour moi une saveur spéciale." À la façon dont il le dit, on sent que ce n’est pas de la flagornerie.

On lui demande si le voir en spectacle, c’est l’adopter, et il éclate d’un grand rire jovial. Il confesse être à son aise sur scène, mais ramène le tout au plaisir de jouer en compagnie de musiciens qu’il estime. Cette fois-ci, Manx revient avec une formule différente, accompagné seulement du pianiste Michael Kaeshammer, à propos duquel il ne tarit pas d’éloges. "Il est fantastique! Il est dans la mi-vingtaine et donne l’impression d’en avoir le double lorsqu’on l’entend jouer. Jusqu’à présent, la tournée se déroule très bien, et chaque nouveau spectacle est plus magique que le précédent."

Les pantouflards qui préfèrent écouter un disque dans le confort de leur foyer plutôt que d’aller voir un spectacle en seront quittes pour une déconvenue puisqu’il n’existe pas encore d’enregistrement de cette paire de fabuleux musiciens. "On envisage éventuellement de sortir un disque en spectacle, mais ce ne sera pas pour tout de suite puisque nous lancerons tous deux des albums au printemps. Profitant de la conversation, on lui soutire au passage le titre de son nouvel opus, In Good We Trust, sur lequel il retrouvera Kevin Breit, guitariste de Norah Jones, avec qui il a déjà enregistré sur l’album Jubilee.

Il y a des blues qui réchauffent le coeur, et ceux d’Harry Manx en sont. N’attendez pas que l’une de vos connaissances qui aura assisté au spectacle vous dise que les absents ont toujours tort.

Le 25 novembre à 20h
Au Théâtre Centennial

Le 27 novembre à 20h
Au Centre d’art de Richmond

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