Magneto : Changement de garde
Magneto rebranche ses amplis après une longue période de silence. Entretien avec le routier Rick Haworth, l’un des membres.
Magneto suit un parcours des plus singuliers. Après avoir mis quatre ans à enregistrer un premier opus métissé d’ambiances sonores et de folk, qu’il a finalement lancé en 2004 sur l’étiquette Audiogram, le band composé du guitariste Rick Haworth, du bassiste Mario Légaré et du batteur Sylvain Clavette a soudainement disparu de la circulation, au grand dam de ses producteurs. C’est que ses trois membres sont d’abord et avant tout les musiciens accompagnateurs d’artistes comme Michel Rivard, Lhasa et Paul Piché.
"On fait plein d’affaires, avec plein d’artistes différents. Le vrai challenge de Magneto, c’est de trouver du temps où les trois on est disponibles. Et jusqu’à maintenant, c’est bien tough!" déclare Rick Haworth avec un joli accent anglais. "Mais, c’est quelque chose qui nous tient à coeur de plus en plus. On veut le faire plus sérieusement." Mais, le trio n’est pas pressé. "On est trop vieux pour être pressés ", sourit le guitariste. "C’est très slow parce qu’on est très chanceux d’avoir un travail. Il faut quand même gagner nos vies. Et ce n’est pas avec Magneto qu’on gagne nos vies en ce moment, pour être très franc. On fait ça juste par amour, mais on a une grosse tournée qui commence à partir du mois de février. Donc, on va se voir plus souvent."
Les trois musiciens, qui se connaissent depuis une trentaine d’années, jouissent chacun d’une feuille de route bien garnie. S’ils profitent d’une solide expérience, ils n’étaient pas tout à fait préparés à passer de l’ombre à la lumière. C’est ce que raconte Haworth avec une touche d’humour: "Au début, comme on est des accompagnateurs au sens classique, on ne voulait pas mettre nos noms sur la pochette de l’album. La photo sur la pochette était aussi pas mal moins floue avant que l’on exige que ça soit flou. On est des accompagnateurs de base. Et aller en avant, c’est quelque chose à laquelle on prend plaisir, mais ce n’est pas dans notre nature. […] Mais quand, à la fin de la soirée, les gens applaudissent, c’est vraiment pour nous autres. C’est cool qu’après 30 ans de métier, les gens apprécient ce qu’on fait là. On sait aussi qu’une partie de ces applaudissements-là, c’est comme le remerciement de 30 ans de service."
Le 24 novembre à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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