Pawa Up First : Sols mineurs
La formation montréalaise Pawa Up First lance un second album aux effluves post-rock, Introducing New Details. Questions mineures avec le meneur, Serge Nakauchi Pelletier.
S’étant fait remarquer dès la sortie de son premier album The Scenario en mai 2005, le groupe de Montréal Pawa Up First réplique avec un second essai judicieusement baptisé Introducing New Details (Dare to Care). Car sans trop s’éloigner de ses bases post-rock, la troupe injecte en effet de nouveaux éléments à sa musique, qui a de plus subi un nouveau processus d’enfantement; une conception bien en groupe plutôt que solitaire. "C’est probablement ce qui a été le plus difficile", explique le meneur Serge Nakauchi Pelletier, habitué d’écrire et d’arranger complètement seul. Cette fois-ci, l’essentiel de la composition s’est fait avec le claviériste Christian Baang, s’étant joint à la troupe peu de temps après la parution de The Scenario, alors que naissait la version scénique de Pawa Up First. "C’était intéressant de voir la chimie s’établir, poursuit-il. On travaille de façon vraiment proche maintenant. Puis Mathieu (Pontbriand; basse) et Joseph (Perrault; batterie), ils s’impliquent plus au niveau des arrangements", ajoute Pelletier, soulignant que si antérieurement la plupart des pièces naissaient sur PC, en formule plus électronique, de nombreux morceaux d’Introducing New Details ont vécu une longue période de gestation sur scène avant de se retrouver sur disque.
En plus d’intégrer diverses couleurs allant du dub au hip-hop, en passant par l’indie rock et le classique, la formation fait cette fois-ci place aux cordes vocales, notamment avec ses invités Belle, Séba (Gatineau) et D-Shade, qui sera vraisemblablement du spectacle dans la Vieille Capitale, tout comme le percussionniste Julien Sagot (Karkwa). "Je suis vraiment un grand fan de rap, j’en écoute beaucoup", confie Pelletier, tâchant d’expliquer ce qui l’y attire. "Je pense que c’est vraiment juste le groove. C’est une musique que j’écoute depuis vraiment longtemps et qui est toujours restée très importante pour moi au fil du temps. C’est vraiment le beat qui vient me chercher, le côté rassembleur aussi."
Reconnaissant que cette nouvelle mouture recèle des recoins plus mélos, Pelletier ne croit pas qu’il s’agisse de la manifestation du versant dark du groupe. "On n’est pas des gens avec des personnalités vraiment sombres, relate-t-il. Mais avec la musique, c’est toujours différent; on explore des endroits ou des paysages qui peuvent s’avérer plus sombres, même si on n’a pas des personnalités comme ça. Christian dit souvent qu’on devrait peut-être essayer d’incorporer un peu plus d’accords majeurs… Moi, je le taquine et je dis: "Non, non. Moi, je fais du mineur!"" Difficile de ne pas aborder plus profondément ces différents types d’accords et ce qu’ils permettent d’exprimer. "Pour moi souvent, les accords majeurs, c’est tout de suite un peu trop… joyeux, avance-t-il. Mais ça peut être neutre aussi. Moi, j’écris des lignes habituellement assez mineures, mais ça peut rester seulement dans les basses, sans confirmer vraiment si c’est mineur ou majeur; j’essaie de jouer avec ça un peu. Mais pour moi, mineur, ça ne veut pas dire nécessairement triste, ça peut être juste beau aussi ou émouvant."
Le 25 novembre à 22h avec Anachronic XP
À la galerie Rouje
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