Gala MIMI : 10 ans et toutes ses dents
Musique

Gala MIMI : 10 ans et toutes ses dents

Le Gala MIMI (Initiative Musicale Internationale de Montréal) célèbre 10 années au coeur de la bouillonnante scène montréalaise. Petit bilan avec Dan Webster, producteur de l’événement.

Il s’en est passé des choses à Montréal au cours de la dernière décennie, depuis la tenue du premier gala MIMI en 1995! "Le défi du premier gala, c’était de réunir tout ce beau monde pour une première fois dans une même salle, se souvient Dan Webster, producteur des MIMI. Ce n’est pas tout le monde qui savait, en 1995, qu’il existe une industrie musicale alternative à Montréal. Nous avions alors réussi à démontrer que cette scène était bien vivante."

Il y a 10 ans, environ 20 disques de groupes locaux paraissaient par année, comparativement à 400 aujourd’hui; l’existence de cette scène n’est plus à prouver. "Maintenant notre rôle consiste à la supporter et à la reconnaître, puis à intégrer tous ceux et celles qui la composent: anglos, francos et allophones."

La scène locale s’est tellement épanouie ces dernières années qu’ironiquement, lorsque Webster et son clan ont voulu organiser le gala en mars comme par le passé, il se sont butés au fait que bien des groupes étaient partis faire tourner des ballons sur leur nez aux quatre coins du globe. Mais le producteur se réjouit d’avoir vu cette scène se donner les moyens de ses ambitions: "Au cours des 10 dernières années, tout le monde a travaillé d’arrache-pied, à tous les niveaux. Les jeunes dans la vingtaine qui s’intéressent à la musique sont restés à Montréal au lieu de déserter la ville. Il faut dire qu’il ne se passait pas grand-chose ici avant que ce réseau s’organise… Les gens peuvent désormais vivre de la musique et de son industrie. Il y a maintenant non pas un ou deux hebdos culturels, mais quatre! De plus, au cours des années 80, il n’y avait pas grand bars qui présentaient des shows, 2 ou 3 tout au plus: les Foufounes électriques, le Studio 10 de temps en temps et le Café Campus. Depuis, d’autres bars ont ouvert leurs portes, de nouvelles étiquettes sont apparues… Et c’est toute une industrie qui s’est mise en place."

En septembre dernier, le MIMI a vu naître un petit frère qui a fait beaucoup de bruit: le GAMIQ (Gala de l’Alternative musicale indépendante du Québec), qui présentait une première édition qui tenait la route, bien rodée malgré une animation inégale. Dérangé par la venue au monde de ce dernier? "Tout ce qui peut encourager la vitalité de la scène est une bonne chose. Donc, ça ne m’a pas irrité. Ils ont remis des prix à plusieurs groupes qui, je crois, n’auraient pas été récompensés aux MIMIs, car nous nous appliquons à mettre en lumière ceux qui s’apprêtent à percer à l’extérieur de Montréal, qui sont prêts à être exportés. Bref, il me semble qu’il y a de la place pour tout le monde."

Donc, pour ces noces d’étain, on peut s’attendre à une poignée de MC dont Dom Lebeau (Cowboys Fringants) et Evelyne La Coquine, à la présence d’"ancêtres" et de vieilles croûtes, à de fiévreuses prestations des Angela Desveaux, Call Me Poupée, Think About Life, Plaster, Les Breastfeeders et We Are Wolves, à un after-party du tonnerre de Dieu avec DJ Lynne T (Lesbians on Ecstasy) et à quelques surprises. Avant de conclure, quel est l’artiste ou le groupe montréalais pour lequel Dan Webster s’est le plus enthousiasmé récemment? "Patrick Watson."

Le 3 décembre
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