eXterio : Ado radio
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eXterio : Ado radio

eXterio, à la veille d’un concert au Spectrum, est la preuve vivante qu’une formation au potentiel commercial peut tracer sa propre route tout en étant farouchement indépendante.

À 14 ans, Jessy Fuchs, bassiste de la formation eXterio et fondateur de l’étiquette indépendante Slam Disques, entrait au Spectrum de Montréal pour la première fois. Un show de Banlieue Rouge avec Monsieur Toad en première partie. Dire qu’il était impressionné par ce lieu quasi mythique de la scène musicale est un euphémisme. Et même si la formation punk-rock-humoristico-alterno a rempli quelques fois de grosses salles à l’extérieur de la Métropole, le 8 décembre, ce sera la première fois qu’eXterio foulera les planches du temple de la rue Sainte-Catherine. "C’est certain que pour moi, ce sera très symbolique d’y jouer. Mais je pense que personne ne peut affirmer qu’il est facile de remplir une salle comme ça. Ça demande une bonne promotion, et pour être franc, tous les soirs qu’il y a des shows à Montréal, j’apporte une pile de flyers pis j’en distribue à la sortie des concerts. C’est sûr que ça provoque des réactions, il y a des fans étonnés de me voir donner mes propres flyers, mais ça permet aussi de prendre le pouls de la crowd potentielle d’eXterio. Est-ce que t’as vraiment besoin de passer sur le Réseau Énergie pour avoir du monde à ton show? Je commence à douter de plus en plus que les médias soient directement reliés à l’achalandage aux concerts. J’ai l’impression que ça a beaucoup plus à voir avec le bouche à oreille."

Ce concert, qui se veut en même temps une célébration en compagnie de quelques formations associées à Slam Disques (OK Volca, MAP, Suburbs, TWA et Le Skieur fluo), marque le dernier sprint de la vie active de leur deuxième album, Le Délire du savant fou. Un album qui, malgré une amélioration notable de la qualité des compositions et de la réalisation, fait moins bien sur le plan des ventes que son prédécesseur Vous êtes ici, lancé en 2003, qui avait trouvé 10 000 preneurs, dont certainement 9999 ados. "Je pense qu’avec le premier, on a bénéficié de l’effet de surprise, concède lucidement Jessy. Et on "fittait" aussi avec une certaine vague de rock humoristique. Aujourd’hui, l’offre punk-rock francophone est beaucoup plus forte qu’il y a trois, quatre ans. Mais des groupes dans notre genre qui vendent 7000 disques, il n’y en a pas beaucoup. Je nous considère chanceux, compte tenu des circonstances, on n’a pas à se plaindre."

Et dans les circonstances en question, on pourrait ajouter qu’eXterio a réussi à atteindre ces résultats plus qu’honorables en cultivant farouchement son indépendance vis-à-vis de certaines compagnies de disques qui n’auraient sûrement pas dit non à une formation au son aussi commercialisable. Une expérience, un réseau et une expertise qu’ils sont maintenant en mesure de transmettre à d’autres groupes via Slam Disques.

"On va prendre notre temps pour le prochain album, prévient Jessy. Quant à savoir si on se dirige vers une proposition moins adolescente, comme tu dis, c’est drôle parce qu’on n’a jamais visé un public d’ados. Ça s’adonne que ce sont eux qui écoutent ce qu’on fait. Peut-être qu’on va vieillir en même temps qu’eux, mais ce que je sais, c’est qu’on ne va pas se tranquilliser côté son…"

Le 8 décembre
Au Spectrum
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