Les Chauffeurs à pieds : Reels ardents
Les Chauffeurs à pieds lancent un cinquième album instrumental et dépouillé, abordant cette fois un volet mieux connu du répertoire québécois. Questions à répondre avec Antoine Gauthier.
Après s’être fait la main au sein du groupe l’Éveil bleu, le multi-instrumentiste de Québec Antoine Gauthier fondait Les Chauffeurs à pieds à la fin des années 90. Ayant vu défiler au fil des ans nombre d’éminents musiciens de la scène traditionnelle locale, la troupe s’est principalement intéressée au répertoire méconnu du folklore québécois, ses enregistrements soignés et ses enlevants concerts suscitant l’admiration de nombreux amateurs d’ici et d’outre-mer. Essentiellement connue pour ses chansons à voix, la formation en était même à la préproduction d’un autre projet du genre (à paraître plus tard en 2007) lorsque s’est vivement manifestée une autre envie. "Ça faisait longtemps qu’on pensait à faire de l’instrumental", rapporte Gauthier (violon, mandoline, banjo, pieds), meneur de la bande complétée par Benoît Fortier (flûte à bec, cor français, harmonica, piano, pieds), Louis-Simon Lemieux (violon, guitares, harmonica, banjoline, bombarde, percussions, pieds) et la plus récente recrue, Olivier Soucy (guitare, basse). "Quand on est quatre à jouer et chanter, on perd un peu les ornements, comme par exemple les coups de langue de la flûte, les coups de doigts au violon ou de pics à la mandoline, et c’est ce qu’on voulait aller chercher; c’était vraiment un trip de musiciens!"
Qu’il s’éprenne de chansons ou de pièces instrumentales, le groupe doit bien sûr éplucher les multiples archives disponibles pour sélectionner son répertoire, qu’il s’agisse de vieux microsillons, de musiciens ou maintenant d’Internet. "Ça fait tellement longtemps qu’on en fait, de la recherche, que c’est devenu comme une seconde nature pour nous, affirme Gauthier. Mais cette fois-ci, il y a une couple de tounes qu’on a trouvées sur le gramophone virtuel de la Bibliothèque nationale du Canada (www.collectionscanada.ca/gramophone). Tous les trucs qui n’ont plus de droits d’auteur, c’est ce qu’on aime parce que c’est un matériau qui est "travaillable" à jamais. Et nous, on aime bien cette philosophie-là, de partage de la musique. Ils ont mis en ligne plein de vieux enregistrements; c’est très riche et vraiment intéressant", poursuit-il, soulignant que, peu importe les sources, l’objectif demeure de réunir les meilleurs morceaux possible. "Et pour cet album-là (Au studio des trois lits, Disques Scorbut/Local), la majorité des pièces sont des classiques, des trucs assez connus, mais qu’on a voulu rejouer avec d’autres instruments, d’une manière qu’on ne les avait jamais entendus. C’est donc surtout des morceaux de violon, des fois d’accordéon, mais là, on les fait avec de la mandoline et de la flûte… D’habitude, on fait presque à 100 % des affaires assez obscures. Mais cette fois-ci, on s’est payé un trip. On pensait qu’on était rendus assez loin pour s’attaquer à des classiques, des tounes du répertoire que beaucoup de musiciens traditionnels connaissent, puis d’apporter notre jeu personnel et nos instruments là-dedans."
Le 16 décembre
Au domaine Maizerets
Le 22 décembre
À la salle Multi de Méduse
Les Chauffeurs à pieds
Au studio des trois lits
(Scorbut/Local)