Les frères Goyette : Dégâts minimes
Les frères Goyette, après une période plus silencieuse et le départ de deux de leurs membres, reprennent du service en faisant le prélancement de leur nouvel album, Minimiser les dégâts.
Dépourvu de moustache et de fringues à la coupe kitsch, Simon Laganière tranche avec son personnage de scène Mario Goyette, un drôle de type qui partage son temps entre le métier de chauffeur d’autobus et de chanteur. Son intelligence vive et sa capacité d’être sérieux arrivent d’ailleurs à nous faire oublier qu’il pilote un projet musical légèrement absurde. Les frères Goyette auraient-ils vieilli un peu? Sans flafla ou une quelconque mise en scène, devant une simple pizza aux artichauts, le leader du band de Trois-Rivières raconte l’histoire derrière Minimiser les dégâts, album qui se trouvera dans les magasins en février 2007.
"Tu sais, il y en a deux qui sont partis. Ils n’avaient plus de temps, explique Simon Laganière. Donc, ça a été de savoir qu’est-ce qu’on allait faire avec tout ça. Au départ, ce que je disais, c’est: "On fait l’album, on enregistre les tounes qu’on a faites depuis longtemps et, après, il arrivera ce qu’il arrivera." Et finalement, ça a été super le fun. Ça a soudé les liens entre les cinq membres qui restent. On a travaillé de façon plus serrée ensemble… et pas mal par Internet. Parce que j’avais des contrats un peu partout. Donc, on s’enregistrait, on s’envoyait des trucs. On a fait 14 tounes, dont deux instrumentales." Parmi celles-ci quelques-unes traînaient dans la valise des Goyette depuis cinq ans, d’autres sont plus récentes. Mises ensemble, elles donnent cependant un tout cohérent, qui oscille entre le rock et le folk. "Ça se veut un album-concept avec les personnages des Goyette, poursuit-il. Sylvain Goyette (Laurent Laganière), le bricoleur, est le réalisateur. Il prend en main le projet et il fabrique une console au gaz propane pour avoir une richesse dans le son. Et ça commence au moment où il "cue" les gars. Sur Minimiser les dégâts, il y a encore des "entre-tounes", des petits dialogues. C’est comme si l’album avait été fait sur une grande période de temps, mettons sur cinq ou six ans, à différents endroits – à l’intérieur, à l’extérieur, sur un bateau… On ne voulait pas que ça sonne en studio. Cette semaine, j’ai entendu Dumas qui disait avoir enregistré sur des bobines; il ne voulait pas que ça sonne numérique. C’est un petit peu ça, nous aussi. On n’a pas vraiment les moyens de "taper" sur du ruban (rires), mais on voulait que ça ait une couleur "non studio", que ça sonne le plus naturel possible."
Laganière ne le nie pas, sa passion pour la vidéo a fortement influencé sa façon de concevoir Minimiser les dégâts. Ce n’est donc pas une coïncidence s’il raconte en filigrane une histoire qui puise dans les thèmes de la fierté et l’échec. "Personnellement, j’aurais aimé que ça soit un peu plus décrit. C’était tellement dur. Je n’avais peut-être pas les connaissances et la maturité pour vraiment faire ce que j’imaginais. Au moins, le prochain disque pourra être un peu plus écrit. Cet album est coloré; il a de quoi de bizarre. Ça nous ressemble! Je trouve qu’il est pas mal moins amateur que le premier. C’est le fun, on va pouvoir jouer ailleurs. On va pouvoir faire des festivals plus sérieux!"
Le 14 décembre à 20h
À la salle Louis-Philippe-Poisson