Breaks Warriaz : Pulsions de conquête
Musique

Breaks Warriaz : Pulsions de conquête

Breaks Warriaz présente sa mégafiesta de Noël au Sonar, avec une panoplie d’invités. Emmanuel Caron, alias Soul Sonic, relate comment et pourquoi est né ce collectif de DJ.

Avant de succomber au hip-hop et à la musique électronique en deuxième moitié des années 90, Emmanuel Caron avait, comme plusieurs, été inspiré par le mouvement de renaissance rock issu de la côte ouest américaine au début de la décennie. "J’ai toujours eu le goût de nouveaux sons et de nouveaux beats", explique le DJ, mieux connu sous le pseudonyme de Soul Sonic. "Mais à la fin des années 90, il n’y avait pas plus de hip-hop que d’électro qui jouait dans les bars, alors, pour nous, c’était évident qu’il fallait que ça bouge. J’ai donc décidé de m’impliquer pour faire bouger les choses à Québec", poursuit celui qui s’activera notamment au sein de la troupe de break dance QcRoc Crew, avant de s’associer avec Dez_One, platiniste fervent de drum’n’bass. "On s’est mis à organiser des soirées ensemble, avec moi donnant plus dans le breakbeat, pour mélanger les deux. Et comme ça marchait très bien, on a décidé de former le collectif Breaks Warriaz, qui englobe tous les styles à la fois: c’est autant du hip-hop, du funk, de l’électro que du break et du drum’n’bass; c’est vraiment axé sur le fait qu’on est influencés par tout plein de choses, et on veut essayer de rassembler tout ça en une soirée, aller chercher le plus de monde possible et avoir du fun…"

Comprenant également SubStance (Somatik Crew), Sifü (Good Samaritans), Viciouskratch (Black Taboo) et le bassiste Eyeris, le collectif recevra lors de sa bamboula de Noël plusieurs MC, dont Maest (Sagacité), Breeze (Good Samaritans), Frime (Classick) et D-Lion (Upsession), sans oublier quelques invités spéciaux tels Somsay. Une armada nécessaire pour tenter de relever le perpétuel défi de rejoindre le plus de gens possible, et, autant que faire se peut, d’horizons variés. "Ce qui est le plus tough à Québec, pour un petit marché, c’est que les scènes sont segmentées, estime Caron. Il y a une trop grande segmentation des scènes et il n’y a pas beaucoup de communication entre elles. Si on parle juste du hip-hop versus la musique électronique, les jeunes qui tripent hip-hop ne sont pas portés à aller dans les événements électro et vice versa, alors qu’à la base, d’un point de vue historique, ça vient pas mal de la même place. Quand Afrika Bambaataa a fait Planet Rock au début des années 80, ça a été un des précurseurs du hip-hop et en même temps de l’électro; il a contribué à l’évolution des deux… Puis aujourd’hui, c’est un petit peu ça qu’on essaie de recréer, en suivant les principes de Zulu Nation, qui sont les principes de base du hip-hop, c’est-à-dire la paix, le respect, l’amour, la fraternité. Nous, on veut évoluer là-dedans et essayer de faire le pont entre hip-hop et électro, en rappelant que ça vient de la même place. C’est de la musique, on aime ça et il ne faut pas se poser trop de questions; ce n’est pas une question de styles, c’est une question d’amour…"

Le samedi 16 décembre à 22h
Au Sonar
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