Éric Lapointe : Le party
Musique

Éric Lapointe : Le party

Depuis sept ans, Éric Lapointe, loin du revival de Passe-Partout et du come-back de La Bottine Souriante, promène son show du temps des Fêtes rock’and’roll aux quatre coins de la province… Quoique personne n’échappe au Minuit, chrétiens!

Une radio, deux télés, un magazine, deux journaux, une séance photo, deux réunions de mise en scène… Ouf! Depuis la parution de N’importe qui, son album compilation, Éric Lapointe met les bouchées doubles tout en rêvant de ses vacances en 2007. Mais pour l’instant, voilà déjà décembre et le retour d’une tradition aussi naturelle que la tourtière et les bisous de grand-maman: son gros party du temps des Fêtes.

Un rien fatigué, assis dans son bar préféré en début de journée (ce qui signifie pour lui vers les 15 heures), le bonhomme, qui ne manque pas de capacités d’autodérision, évoque l’ambiance plutôt festive qui prévaut lors de l’événement: "L’idée de faire des shows à plusieurs est née dans les années 70, initiée par des artistes qui voulaient simplement chanter ensemble. Depuis, ce genre de concept a été récupéré par l’industrie. Désormais, dans des événements comme les FrancoFolies ou la Saint-Jean-Baptiste, les coordonnateurs et metteurs en scène nous disent quoi faire, comment le faire, quand et quoi chanter! Moi, mon affaire, c’est pas pareil; c’est crissement plus lousse. J’organise un vrai party!" dit Lapointe avec un brin de fierté, quelques minutes avant la réunion qui va déterminer dans la démocratie ses invités de cette année. Martin Deschamps, Andrée Watters, Daniel Boucher, Hugo Lapointe, Marjo et les Funkafones vont chanter: "Y’a pas de metteur en scène… J’ai déjà fait une crise au parc Maisonneuve une année parce qu’ils empêchaient Daniel Boucher de chanter ses propres chansons. On va pas commencer ça… C’est des chums… un gros jam organisé. Mais il faut tout de même de la disponibilité. C’est difficile de réunir tout ce monde qui a des familles… Je les fais travailler au jour de l’An et durant tout le temps des Fêtes tout de même. Et ils font pas ça pour l’argent…"

Une chose est certaine, Lapointe et sa gang ne pourront se retenir de succomber à quelques traditions: "C’est 25 hits en ligne. On peut se promener d’Aznavour à Metallica en passant par la Bolduc. On ne passe pas à côté de Bobépine. Parce que ça prend aussi un peu de folklore! C’est une authentique chanson à répondre! (rires) Mais à minuit pile, quoi qu’il arrive, on fausse tous ensemble le Minuit, chrétiens", rigole Lapointe entre quelques anecdotes.

MA BLONDE ET LA BOISSON

L’ambiance? Particulière? "Oui! L’atmosphère est solide! On a battu le record de vente de bière de tous les temps au Metropolis et au Palais des Sports! Heille! Combien de bières?" lance Lapointe à J.Y., son fidèle assistant assis tout près. "…11 472 bières au Palais des Sports. Mais c’est pas la fête seulement pour les spectateurs. On part sur la route à 50 personnes! Les conjointes suivent, les gérants, les musiciens, ça fait du monde. Moi, les gens du spectacle, c’est ma deuxième famille…"

On serait en droit de se demander pourquoi un type qui fait 55 spectacles par année choisit de remettre ça pendant les vacances des Fêtes. Et de se taper la route de Montréal à Gatineau en passant par le Saguenay.

"Man! J’en ai mangé en sacrement de l’asphalte dans ma vie!" dit Lapointe avec un sourire grinçant. "À vrai dire, je pense que j’aime ça. J’pense qu’après 12 ans, je dors mieux dans un char que dans mon lit. Ma blonde est ma chauffeuse désignée. Et puis, c’est tellement beau le parc des Laurentides l’hiver! C’est tellement glissant!"

"Sans blague", poursuit Lapointe en se callant un autre gin tonic, "j’ai commencé ça il y a sept ans par un show du jour de l’An. Ensuite, on est allés de ville en ville, et je me suis rendu compte que pour moi, la meilleure place pour passer la fin de l’année, c’était sur un stage! Trois semaines sans monter sur une scène et je commence à penser que le monde m’haït. C’est ma maudite paranoïa! J’ai besoin de cet amour tout le temps! Et puis j’arrive difficilement à cesser de travailler. En vacances dans le sud, je loue une maison… et un piano!"

Dans le désert lénifiant des célébrations de Noël, entre les retrouvailles de la famille Dion et la Star Académie de Noël, la tentation a été grande de refiler le concept à un télédiffuseur: "On nous a tout proposé, le disque, la captation. Mais je crois que ça gâcherait la magie et la spontanéité de l’événement. Il faudrait qu’on fasse plus attention… J’ai réécouté des enregistrements et je ne suis pas convaincu que ce serait… approprié. Donc il faut y être. Ce sont des moments uniques qui ne reviendront jamais."

Le 23 décembre
Au Grand Théâtre
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