Hélène Guillemette : Hélène et compagnie
Musique

Hélène Guillemette : Hélène et compagnie

Hélène Guillemette est maintenant une soprano à part entière. Une consécration naturelle qui se développe au gré de rencontres exceptionnelles. Conversation avec la plus désarmante des divas.

Après des études en piano et une carrière qui se dirigeait vers l’enseignement musical, Hélène Guillemette est maintenant une soprano à part entière. Une "voixtracée", si on peut s’exprimer ainsi, qu’elle a su écouter et suivre avec intérêt. L’amour de la scène et quelques concours plus tard, dont le Reine Elisabeth en Belgique, où elle était finaliste en 2004, la voici maintenant active sur la scène internationale. "J’ai toujours été un peu détachée à l’idée de faire carrière comme soprano, résume Hélène Guillemette. On pousse toujours un peu plus loin pour voir où ça vous mène et voilà."

Et voilà les relations qui se multiplient pour la soprano. Bernard Labadie, entre autres, la recrute pour l’Opéra de Québec, l’Opéra de Montréal et les Violons du Roy, avec qui elle vient tout juste de conclure une tournée à titre de soliste dans le Requiem de Mozart en Californie. Se rajoute à cette liste d’inconditionnels le haute-contre allemand Andreas Scholl, avec qui elle vient d’enregistrer les Cantates italiennes de Haendel. "Je l’ai rencontré pour la première fois au concours Reine Elisabeth, où il était juge, explique-t-elle. Une simple rencontre dans un cocktail pour me dire qu’il avait bien aimé ce que j’avais fait. Un an plus tard, je reçois un courrier électronique de sa part me demandant si j’étais "intéressée" – il est toujours très poli et modeste – à me joindre à lui pour un enregistrement de Haendel. C’était impossible de refuser."

C’est à Bâle, en Suisse, que la soprano se retrouve en compagnie du couple Scholl, dans sa résidence, où le haute-contre possède un studio. Une semaine de travail à plancher sur ce répertoire de prédilection, à perfectionner le duo et l’aria qu’elle doit incarner avant de se rendre en Italie pour rencontrer le maestro et faire l’enregistrement. "Il n’y avait pas de pression, précise Hélène Guillemette. J’étais vraiment à l’aise dans ce contexte. C’était du travail intensif, mais Andreas Scholl m’a laissé l’espace nécessaire pour exprimer mes idées. C’est cette attitude qui nous a permis de construire une complicité musicale et amicale." Patientons encore quelques mois pour entendre cette production qui paraîtra sur étiquette Harmonia Mundi.

D’ici là, Hélène Guillemette aura un agenda chargé pour 2007, avec trois opéras à venir, dont La Flûte enchantée de Mozart, en juin, au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Une mise en scène contemporaine, très multimédia, en compagnie du chef William Kentridge, dauphin de René Jacobs. Entre-temps, la soprano sera en territoire connu avec une tournée québécoise du 14 au 19 décembre, de Victoriaville à Berthier-sur-Mer en passant par Lac-Etchemin pour se conclure à Beauport, en compagnie des Violons du Roy et du chef d’orchestre et claveciniste Erin Helyard. Au programme, des extraits du Messie de Haendel (version originale anglaise), et Scarlatti, avec la Cantate pastorale. "Erin Helyard est vraiment un spécialiste de la musique baroque italienne, note-t-elle. Scarlatti, c’est la découverte pour moi. On est tous très fébriles."

Du 14 au 19 décembre
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