Jamil : L’essentiel
Jamil, reconnu pour son franc-parler, est de retour dans la région avec son spectacle Pitié pour les femmes.
Avec Jamil, impossible de rester sérieux plus de deux minutes. Chaque fois que la conversation prend un virage un peu plus réfléchi, l’auteur-compositeur-interprète d’origine marocaine parachute une ou deux petites blagues. À l’image des chansons de ses deux albums, Pitié pour les femmes et Pitié pour les bums, il aborde avec dérision, mais aussi avec profondeur, tous les sujets qu’on lui sert.
Bien que honni par la plupart des radios, l’auteur de Je pète au lit compte près de 170 représentations de Pitié pour les femmes. Véritable work in progress, ce spectacle est tissé de l’essentiel de ses deux disques. "Je ne fais pas tout, car je ne peux pas. Mais j’essaye de faire le tour, confie Jamil. Quand je fais un show, je ne perds pas de vue que les gens ont payé. Il y a des artistes qui perdent ça de vue. Moi, j’ai entendu dernièrement quelqu’un qui était en colère contre Charles Aznavour et qui disait: "On avait payé 100 $ le billet. Et Charles Arznavour arrive sur scène en expliquant qu’à son âge, il ne faisait pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir, et qu’il allait chanter les chansons qu’il voulait, qu’il allait se faire plaisir et qu’il espérait qu’on allait apprécier." Moi, je comprends parfaitement que cette personne ait été insultée. Oui, tu montes sur scène pour te faire plaisir, mais tu le fais d’abord et avant tout pour faire plaisir aux gens qui sont là."
Pour cette raison, Jamil essaye de respecter un certain canevas de base, ce qui ne l’empêche pas de se permettre quelques fantaisies. Chaque soir, il ressort donc sa parodie d’un blues et ses blagues de Mohamed. "J’ai voulu changer les choses, mais les gens me les demandaient à la fin, signale-t-il. Ça a été un apprentissage pour moi de me dire que les gens auraient du plaisir à me réécouter. C’est un ancien manager de Coluche qui m’a rassuré en me disant que, même à la fin de sa carrière, il y avait des sketches que Coluche devait faire, sinon c’était l’émeute. Ça, c’est Coluche! Il n’y a pas encore d’émeute dans mes shows! Mais, ça va peut-être venir (rires)."
Dans ses chansons, Jamil écorche un brin les femmes, mais sans méchanceté. En fait, le musicien les adore. "Si les femmes me prenaient au premier degré, je serais mort d’avance, c’est clair. […] J’arrive à dire des choses qui sont parfois assez dures. Mais quand tu parles logiquement, personne ne peut t’en vouloir."
Le 15 décembre à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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