Les Fréres Cheminaud : Famille de chums
Sans lien de sang, les Fréres Cheminaud installent dans la fertile scène alternative québécoise son party de famille nouveau genre. Entretien avec le grand "frére" de la fratrie, Pierre Fortin.
Après quatre ans de labeur, les Fréres Cheminaud sortaient récemment Les Hommes des tavernes: une galette alterno-country aux propos virils, suffisamment accrocheuse pour être pop, mais suffisamment trash pour plaire aux oreilles désabusées du top 40. Car oui, en dépit de sa semi-notoriété en tant que batteur des Dales Hawerchuck et de Galaxie 500, Pierre Fortin était d’abord et avant tout un Frére Cheminaud; gratteux de guitare, chanteur et auteur-compositeur. "J’avais déjà mes tounes, il y a plusieurs années, mais quand j’ai dû remplir le Café Campus, j’ai appelé mes vieux chums du Lac [Benoit Bouchard à la basse et aux voix, Charles Perron à la guitare et à la voix également ainsi qu’Étienne Côté à la batterie], et c’est ainsi que les Fréres sont nés", explique Pierre Fortin, qu’on prendrait, dès la première écoute de l’album, pour le chaînon manquant de la lignée des Fortin, entre Dédé et Fred.
C’est tout de même au prix de l’indépendance que les Cheminaud ont produit Les Hommes de taverne, un jeu qui en vaut la chandelle selon le chanteur. "À moins d’être un produit de l’industrie, tu ne sais jamais vraiment si ça va marcher, c’est un coup de dés. Mais ce n’est plus si coûteux de le faire soi-même dans une bonne qualité, maintenant. Et ça te permet d’éviter que les grosses étiquettes changent ton son et choisissent tes tounes à ta place." Irréfutablement, les Fréres Cheminaud tricotent avec aisance des pièces qui pourraient plaire à plus d’une oreille, même si ce n’est pas par choix conscient. "On essaie de faire de la musique qui est vraie. Mais, en même temps, on veut pas toujours se casser la tête. Des fois, c’est ré, sol, la, pis on vous le garroche dans face et ça donne ce que ça donne. Mais bon, ce serait le fun que ça pogne, on pourrait au moins payer le local avec le chèque de la SOCAN!" exprime à la légère Pierre Fortin, avant de partir sur un étonnant coup de chapeau à la radio commerciale. "Les radios commerciales se sont quand même ouvertes. Quand j’entends Galaxie 500 à Énergie, je veux dire, ce serait pas arrivé il y a cinq ans", ajoute-t-il, peut-être en protégeant ses arrières, si jamais il advenait que les Cheminaud fassent un jour le palmarès… Ce ne serait pourtant pas si étonnant.
Le 15 décembre
Au Café Cambio
Le 16 décembre
À la Voie Maltée
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