Promotion « Indé » 2006
Musique

Promotion « Indé » 2006

"Indé: abréviation pour indépendant; réfère à une philosophie basée sur une approche proactive d’un artiste quant à sa propre carrière, celui-ci conservant un contrôle artistique total et assurant ainsi l’intégrité de son art, qu’il soit sous contrat avec une maison de disques ou non."

Il y a exactement un an, le Québec, particulièrement Montréal, célébrait la reconnaissance acquise par ses groupes rock anglophones à l’étranger (Arcade Fire, The Dears et The Stills en tête de liste). Fière d’être décrétée saveur du mois en janvier 2005 par plusieurs revues spécialisées, notre scène anglo a ainsi renouvelé l’intérêt accordé à nos groupes indépendants, tant du côté des médias que du public québécois. Il était soudainement bien vu d’être branché à la source de notre milieu musical émergent. Comme si l’approbation internationale était conditionnelle à notre propre considération de nos artistes "indé". Au final, le phénomène était bien sûr réjouissant, bien qu’il profitait essentiellement aux artistes anglo-saxons.

MALAJUBE ET KARKWA

Or cette année, l’ouverture créée l’an dernier servit notre scène émergente francophone, particulièrement deux de ses jeunes recrues de premier plan. Tels Sydney Crosby et Evgeni Malkin, Malajube et Karkwa se sont révélés des joueurs d’avenir. Deux groupes "indé" qui rebrancheraient les rockeurs d’ici à même la modernité du 21e siècle. N’ayant rien à envier aux disques des grosses pointures mondiales, Trompe-l’oeil de Malajube et Les tremblements s’immobilisent de Karkwa ont élevé les standards du rock francophone grâce à la richesse de leurs compositions exemptes de compromis commerciaux.

Auparavant, l’étendue du succès critique d’un jeune groupe "indé" québécois se limitait essentiellement à la presse écrite, seul média toujours ouvert à la relève alternative, nonobstant ses chiffres de vente. Mais cette fois, les télés et les radios ont aussi emboîté le pas. Ultime reconnaissance au sein de notre industrie musicale, le très conventionnel Gala de l’ADISQ a aussi joué d’audace, s’ouvrant au phénomène. Récompensés lors de l’Autre Gala, mais aussi à une heure de grande écoute le dimanche soir, Malajube et Karkwa ont fait main basse sur un total de six Félix, dont les convoités prix d’Auteur-compositeur de l’année (remis à Karkwa ex æquo avec Pierre Lapointe) et de Révélation de l’année (remis aux Jubes).

Premiers de classe de la cohorte Indé 2006 québécoise, Malajube et Karkwa font souffler un vent de fraîcheur sur la province.

PATRICK WATSON

Si les Dears et les Stills poursuivent leur carrière internationale avec des nouveaux disques lancés au cours de 2006, le Montréalais Patrick Watson s’est particulièrement illustré, voyageant sur plusieurs continents dans des contextes hors de l’ordinaire: lancement de son deuxième opus Close To Paradise, premières parties du légendaire James Brown et collaboration avec le Cinematic Orchestra. Ses ambiances influencées par la pop britannique et le raffinement de Philip Glass ne mentent pas, Watson a du talent et il est reconnu autant par la critique que par ses pairs. Un autre heureux finissant de la promotion Indé 2006.