Jamil : Casser Noël
Jamil, reconnu pour son franc-parler, est de retour dans la Métropole avec une sorte de pow-wow anti-Noël.
Avec Jamil, impossible de rester sérieux plus de deux minutes. Chaque fois que la conversation prend un virage un peu plus réfléchi, l’auteur-compositeur-interprète d’origine marocaine parachute une ou deux petites blagues. À l’image des chansons de ses deux albums, Pitié pour les femmes et Pitié pour les bums, il aborde avec dérision, mais aussi avec profondeur, tous les sujets qu’on lui sert.
Des sujets qui lui ont franchement servi en concert, alors que le chanteur compte près de 170 représentations de Pitié pour les femmes, son dernier spectacle. "Quand je fais un show, je ne perds pas de vue que les gens ont payé, confie Jamil. Il y a des artistes qui perdent ça de vue. J’ai entendu dernièrement quelqu’un qui était en colère contre Charles Aznavour et qui disait: "On avait payé 100 $ le billet. Et Charles Aznavour est arrivé sur scène en expliquant qu’à son âge, il ne faisait pas ça pour l’argent mais pour le plaisir, et qu’il allait chanter les chansons qu’il voulait, qu’il allait se faire plaisir et qu’il espérait qu’on allait apprécier." Moi, je comprends parfaitement que cette personne ait été insultée. Oui, tu montes sur scène pour te faire plaisir, mais tu le fais d’abord et avant tout pour faire plaisir aux gens qui sont là."
Conservant cette générosité émanant d’un respect évident du spectateur, Jamil revient cette fois avec un pow-wow anti-Noël. "Nous allons foutre le feu au Lion d’Or! Y mettre le party pour casser Noël, pour se sortir de son ambiance que je trouve franchement triste. La musique du temps des Fêtes me déprime tellement. Il n’y a pas eu de nouvelle chanson de Noël depuis 50 ans. Je préfère célébrer le printemps. Je vais, bien sûr, conserver les meilleurs moments du concert Pitié pour les femmes, mais je vais sans doute improviser davantage. Ça dépendra du public, car même si je chante pour lui faire plaisir, une partie du spectacle repose tout de même sur ses épaules. Pour moi, un public qui a du talent en est un qui participe, sans tomber dans la grossièreté. C’est vrai que mes textes peuvent rejoindre un auditoire plus attentif, mais la forme de mon discours n’a rien de ronflant. Je ne suis pas de ces auteurs-compositeurs nombrilistes aux revendications pseudo-songées."
Pour l’occasion, Jamil sera entouré de ses "potes rebelles": Pierre-André Côté, Urbain Desbois et Maktoub (la nouvelle formation de Polo, ex-Frères à Ch’val). "Je suis un peu contre les concerts-rencontres où les différents artistes ne se connaissent même pas. Ce sont tous des gens avec qui j’ai du plaisir. Je peux tous les inviter à table chez moi pour rigoler. Alors imagine l’ambiance sur scène!"
Du 28 au 30 décembre à 20 h
Au Lion d’Or
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