Revue 2006 : Les trois étoiles
Musique

Revue 2006 : Les trois étoiles

Les temps sont peut-être durs pour les bars-spectacles, mais cela n’empêche pas la scène locale de rouler à pleine vapeur. Chapeau bas à trois artistes nous ayant fait vibrer en 2006.

LESBO VROUVEN

On connaissait déjà l’étrange univers classico-ambiant de (swedish) Death Polka et son ineffable figure de proue Sam Murdock, de même que le délirant rock burlesque des Goules et son bassiste Hugo Lebel, également derrière la pop expérimentale de Headache 24. Mais l’on ignorait qu’en regroupant ces deux mondes apparemment éloignés, en leur ajoutant un féroce batteur dénommé Max Vrouven, on obtiendrait une fragrance post-punk aussi remuante et incisive. Avec son recueil Je reviens Geneviève puis les nombreux et électrisants concerts qu’il a donnés au Québec et ailleurs, le décapant trio Lesbo Vrouven s’est attiré la faveur de nombreux junkies de décibels et saura certainement faire parler de lui de nouveau en 2007.

UBERKO

Avec le lancement de son album Empire Empire en septembre 2005, Uberko insufflait une ravigotante brise d’air frais à la scène électro-rock de Québec. Mais c’est en rassemblant d’habiles musiciens et en prenant d’assaut les planches qu’Uberko sera parvenu à donner toute l’ampleur voulue à ses musiques aussi planantes qu’entraînantes. Car, outre son ambition, la carte maîtresse dans le jeu du groupe consiste en cette propension à transformer n’importe quelle salle en bouillonnante piste de danse (Le Drague, l’Impérial et même la salle Louis-Fréchette, en première partie de Karkwa), tout en restant des plus attrayants pour les auditeurs aux déhanchements plus timides. Un nouvel album en 2007? Avec grand plaisir. Du succès à l’étranger? Rien de plus possible.

ÉMILIE CLEPPER

On entendait son nom entre les branches depuis quelque temps, mais c’est le Festival off qui nous aura permis de découvrir le timbre envoûtant et le charme inaltérable de la jeune Émilie Clepper. Née d’une mère québécoise et d’un père texan (le musicien folk Russell Clepper), la chanteuse et guitariste partage son temps entre la Vieille Capitale et le Lone Star State, où elle est aussi active au sein de la formation Moonchild. Mais c’est seule avec sa voix céleste, ses accords mélancoliques et parfois une choriste qu’elle aura séduit plusieurs amateurs de chanson folk cette année. La parution d’un premier album serait imminente.