Angela Desveaux : Cow-girl du Mile End
Musique

Angela Desveaux : Cow-girl du Mile End

Angela Desveaux présente ses chansons country-folk avant de s’envoler pour l’Europe. Des airs mélancoliques alliés à une sensibilité pop-rock que ne renierait pas Lucinda Williams.

La Montréalaise Angela Desveaux, première Canadienne sous contrat avec l’étiquette américaine indépendante Thrill Jockey, lançait cet automne un album très personnel, dans la lignée country-folk, pimenté d’une teinte rock. À l’écoute de Wandering Eyes, viennent en tête les Lucinda Williams, Gillian Welch, Emmylou Harris, Neko Case et Ron Sexsmith. Ça et autre chose. Car malgré tout l’intérêt de Desveaux pour les airs country, folk et bluegrass, les chansons, d’elles-mêmes, prenaient une autre direction… "On aurait dit que ça voulait plutôt être pop-rock. Il faut dire qu’une fois que j’ai commencé à jouer avec des musiciens qui faisaient partie de la scène indie rock (ndlr: Howard Bilerman à la batterie, notamment), ça a fait sonner mes chansons country comme des airs rock!"

L’auteure-compositrice-interprète de 28 ans, qui joue également dans Yonder Hill, une formation bluegrass traditionnelle, se sent-elle liée à une petite scène country-folk montréalaise qui réunit les Timber, Plants and Animals et la très douée Katie Moore, entre autres? "Avant, oui, je trouvais que j’appartenais – et puis j’appartiens toujours – à une scène bluegrass et country traditionnelle. Les quelques groupes qui la composent se partagent les musiciens, peu nombreux. Mais quand j’ai commencé à travailler avec Howard Bilerman, j’ai connu de nouveaux musiciens et je me suis mise à jouer avec eux. C’est pour ça que maintenant, à cause de la dimension plus rock de mon album, j’ai l’impression que je ne peux plus m’associer à une scène en particulier."

Grosse année pour Angela Desveaux, qui s’envolera vers l’Irlande, l’Angleterre et l’Allemagne cet hiver afin d’assurer la première partie de Bruce Cockburn, légende folk canadienne qu’elle admire. Celle qui a toujours vécu dans un environnement où la musique était accessible (parents mélomanes, enfance au Cap-Breton où la musique occupe une place importante, "jobine" dans un magasin de disques, amis proches qui bossent dans un studio) a dû cette année franchir cette étape délicate lors de laquelle un hobby devient une carrière. "Oui, mon rapport à la musique a changé. Avant, j’étais célibataire, je sortais beaucoup, j’avais souvent le coeur brisé et puis je m’installais dans ma chambre pendant quatre heures pour écrire. Maintenant, c’est différent. J’essaie de trouver un nouvel équilibre. Je ne veux pas que tout ça devienne quelque chose de stressant. Si c’est le cas, eh bien j’engagerai des gens!"

L’enveloppe country-folk un brin mélancolique sied tout à fait aux chansons automnales de Desveaux, à ses textes intimes, portés par cette voix délicate mais déjà mature, légèrement ébréchée là où il faut. Comment s’installe-t-on dans cette tradition très établie, en apparence plus difficile à bousculer que celle du rock et de la pop? "Hum… Je pense qu’il s’agit de ne pas essayer de la réinventer, justement. Moi, ce qui me plaît dans le country, c’est l’authenticité, l’aspect simple et sincère des textes. Les fans de country ne sont pas nécessairement à la recherche de nouveauté… J’essaie tout simplement de garder ça le plus honnête possible."

Avec The Paramedics et Mike O’Brien, le 10 janvier
Au Divan Orange
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À voir/écouter si vous aimez
Lucinda Williams
Neko Case
Gillian Welch