Louise Bessette : Être bon juge
La pianiste Louise Bessette salue les juges du Concours international de composition de l’OSM en programmant leurs oeuvres lors d’un récital solo. À vous de juger, maintenant.
Tout un début de saison pour Louise Bessette! Elle était du concert d’ouverture de saison de l’OSM, par lequel Kent Nagano inaugurait son mandat de directeur musical de l’orchestre (non, elle ne jouait pas dans la Neuvième de Beethoven, mais dans la courte Quatrième Symphonie de la compositrice russe Galina Ustvolskaya): "Une très belle expérience, commente-t-elle. Le contact avec Kent Nagano a été extraordinaire, c’est un musicien très inspirant". En octobre, elle était avec les Musici de Yuli Turovsky pour la création de La Forêt des clameurs, un concerto de piano de Serge Arcuri qui a été repris fin novembre à Toronto par la pianiste avec le Esprit Orchestra d’Alex Pauk. Enfin, en décembre, elle participait au marathon de piano soulignant le 40e anniversaire de la SMCQ en interprétant des oeuvres d’Arcuri, de José Evangelista et de Serge Provost.
Voilà que janvier nous la ramène dans un récital solo à la salle Pierre-Mercure: "J’ai commencé à y penser, explique-t-elle, lorsque j’ai su que Gilbert Amy agirait comme président du jury du Concours international de composition de l’OSM. C’est un compositeur que je connais depuis longtemps et dont 2006 marquait le 70e anniversaire, de plus, j’ai souvent joué ses pièces pour piano Obliques I (1985), Obliques II – Le Récit (1990) et Obliques III (1989)" – cette dernière oeuvre est d’ailleurs dédiée à Louise Bessette. La liste des juges au Concours de l’OSM, tous des compositeurs, était en effet inspirante, et l’idée du récital a germé jusqu’à devenir une présentation du Conservatoire de musique de Montréal, qui appuie bien sûr l’heureuse initiative de la pianiste, qui y est aussi professeure. "Je joue déjà la musique de Gilles Tremblay, bien sûr, alors j’ai inclus sa pièce Traçantes (auprès, au loin…) (1976). Je connaissais le nom de Peter Eötvös, mais pas du tout celui de Unsuk Chin… Eötvös m’a répondu très rapidement; il était ravi et a même retravaillé l’une des deux pièces qu’il me proposait: Erdenklavier – Himmelklavier no. 2 (in memoriam Luciano Berio). Cette révision sera donc donnée en création mondiale! Quant à la compositrice coréenne, elle a composé un cycle d’études pour piano; je crois qu’il y en a six pour le moment, et j’ai choisi la deuxième, Sequenzen (1995, révision 2003). J’ai gardé pour la deuxième partie une oeuvre que j’adore et que je joue souvent, la Sonate pour piano n°2 "Concord, Mass., 1840-60" (1909-15), de Charles Ives."
La pianiste a un répertoire varié et le complément de programme aurait aussi bien pu être choisi chez Messiaen, qu’elle a enregistré pour ATMA, Giacinto Scelsi, dont elle a fait paraître un disque chez Mode Records, ou encore bien d’autres (sa discographie compte une vingtaine de titres). "Pour le moment, j’ai des projets d’enregistrement, mais rien d’arrêté, il y a trop de bonnes oeuvres!" L’OSM nous en fera découvrir d’autres, on le souhaite, lors du concert final du Concours, le 10 janvier au Théâtre Maisonneuve. Il sera alors dirigé par Jean-François Rivest et interprétera cinq oeuvres choisies parmi les 250 qui ont été proposées, soit celles du Britannique Luke Stoneham, du Français Raphaël Cendo, des Espagnols Ramon Humet et Eneko Vadillo Pérez, et du Canadien Paul Frehner. Notons que Kent Nagano est aussi membre du jury qui remettra le Prix international Olivier-Messiaen, le Prix Espoir et le Prix national Claude-Vivier.
Récital Louise Bessette
Le 9 janvier, à la salle Pierre-Mercure
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À NOTER
Idées Heureuses
Heureuse idée que celle de présenter deux textes (de Georg Christian Lehms) qui ont inspiré deux compositeurs, en l’occurrence JS Bach et Christoph Graupner; c’est celle de Geneviève Soly, dont l’ensemble accompagnera la soprano Karina Gauvin et le contre-ténor Matthew White. Le 10 janvier, 20h, salle Pierre-Mercure. 514 843-5881.
Les goûts réunis
L’ensemble de musique ancienne Masques s’associe à l’ensemble torontois I Furiosi pour un programme explorant les rivalités et influences musicales entre les nations. Avec, entre autres, des oeuvres de Corelli, Couperin et Scheidt. Le 11 janvier, 20h, au Lion d’Or. 514 279-0074.
À voir/écouter si vous aimez