Matt Mays : Septième art
Musique

Matt Mays : Septième art

Matt Mays se met au cinéma. Fascinant mélange multidisciplinaire, le résultat a tout d’une rencontre entre Neil Young et David Lynch.

S’il nous a habitués à de prenantes livraisons annuelles, où il commence d’ailleurs à se forger une identité folk rock inspirée par le meilleur de Neil Young, voilà que Matt Mays vient brouiller les cartes avec… la trame sonore d’un film qu’il a lui-même scénarisé! Précisons tout de suite que si l’album When the Angels Make Contact s’insère sans problème dans le parcours musical du chanteur originaire de la Nouvelle-Écosse, il faut dire qu’il prend une ampleur fort révélatrice. D’une durée de plus d’une heure, ce dernier opus évoque des lieux étranges tout droit sortis d’un road movie sombre et mystérieux.

Lorsqu’on l’interroge à ce sujet, Mays avoue que l’idée d’écrire un film lui trottait dans la tête depuis un bout de temps. "J’ai toujours adoré le cinéma et même si je suis dans le domaine musical, je rêvais de participer à un projet de film. J’ai donc décidé de coucher mes idées sur pellicule en m’entourant de personnes qui s’y connaissent, dont un copain réalisateur (Drew Lightfoot). Du coup, la musique et les chansons reliées au long-métrage ont vu le jour."

En visionnant la bande-annonce de When the Angels… (offerte en boni sur le compact), on découvre l’histoire d’un gars ordinaire (Mays lui-même) fraîchement débarqué dans un bled perdu, rencontrant divers êtres mystérieux. On y aperçoit même Buck 65 dans le rôle d’un diseur de bonne aventure. On pense illico à David Lynch. "Comme le ton du film s’avère assez sombre, j’ai voulu transposer l’atmosphère sur album. Tous ceux qui ont travaillé sur le projet adorent Lynch. Nous avons regardé beaucoup de ses films, et je crois que ça a fini par déteindre sur l’ensemble, autant du côté de la musique que des images."

Contrairement à la trame sonore lancée en novembre dernier, le film manque encore de financement pour se rendre jusqu’à nos écrans.

Faisant cavalier seul, Matt Mays a complété le projet sans ses fidèles musiciens du El Torpedo qui l’accompagnent depuis quelques années déjà. "Je vois l’album comme une aventure en solo. Je voulais travailler seul pour quelque temps. Ça m’a permis d’expérimenter certaines approches et de faire des trucs qui sonnent différemment de ce que j’ai enregistré auparavant."

Ce hiatus lui permettra d’ailleurs de s’amener en ville avec une toute nouvelle bande de neuf musiciens, histoire de reproduire "d’un bout à l’autre" ce dernier disque. Ensuite sonnera sans doute la fin de la parenthèse. "Aussitôt cette tournée terminée, je retrouverai le El Torpedo pour reprendre la route ou aboutir en studio. L’avenir nous dictera le chemin."

Avec Museum Pieces, le 18 janvier à 20h
Au Cabaret du Musée Juste Pour Rire
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À voir/écouter si vous aimez
-Neil Young
-Blue Rodeo
-The Jayhawks