Damien : L’homme à la guitare
Damien ou "le rappeur à la guitare" vient faire ouïr son hip-hop métissé lors d’une tournée des salles du Réseau Centre. Bref entretien.
Il s’est d’abord fait connaître avec J’aurais voulu, qui incluait un échantillonnage du Blues du businessman par Claude Dubois, qui a tourné beaucoup dans les radios universitaires pour finalement se retrouver dans les chaînes commerciales. Pourtant, ce titre n’apparaît pas sur son premier album éponyme (2004), dont quelques singles ont également pris le chemin des radios mais aussi de MusiquePlus avec les clips J’essaye d’arrêter et I.C.U.
Partout où il passe, le même constat: le gars a une belle gueule, il est audacieux et a déjà fait ses classes sur le plan musical. À commencer par Espace musique, qui le consacre Sacré talent! 2005 aux côtés des Yann Perreau, DobaCaracol et Anik Jean notamment. Damien a aussi attiré l’attention des revues pour adolescentes, où on le dépeint comme un jeune homme cool et des plus attrayants! "Je suis heureux de pouvoir contrôler mon image jusqu’à un certain point et en même temps je pense que le public m’a bien saisi. Tant mieux si les revues pour adolescentes me décrivent comme le jeune beau gosse, j’ai aucun problème avec ça", atteste ce diplômé de l’école de conception sonore Musitechnic, fondée par Gilles Valiquette.
Une première visite en sol français au printemps aura permis au rappeur de prendre le pouls de cette scène lointaine dont il a choisi de remettre l’investiture à plus tard. "La France a au moins 10 ans d’avance sur nous pour le rap francophone, mais je pense qu’ils sont prêts pour un nouveau cross-over, de nouvelles idées, des nouveaux styles. Ça commence à tourner en rond. Aux États-Unis aussi, où on a l’impression d’entendre les mêmes affaires depuis 10 ans."
Et si ces deux scènes s’encrassent dans de vieux motifs pour le rappeur, la Belle Province jouit plutôt d’un riche "mélange des cultures". "Quelque chose de vraiment bien est en train de se développer", avance-t-il.
Ayant travaillé toute l’année au prochain album, dont la sortie est prévue au printemps, Damien en esquisse les contours: "On reste dans les mêmes eaux, mais avec plus de maturité musicalement, "lyricalement" aussi. Oui, les chansons sont rap, mais il y a des métissages encore plus surprenants; je vais au bout des styles, j’ai une chanson qui est blues, une rock, une reggae, etc." En ce qui a trait aux textes, Damien traite encore de ses états d’âme, de son "parcours personnel".
"Avant, je pensais que j’étais très studio, mais j’ai reçu des bons commentaires sur mon spectacle. À Sacré talent, je me sentais vert à côté des Yann Perreau et Mara Tremblay, qui ont du métier, mais finalement, je me suis rendu compte que j’avais juste une énergie différente."
Le 20 janvier
À la Maison de la culture de Waterloo
Le 24 janvier
Au Théâtre Centennial
Le 26 janvier
Au Centre culturel de Weedon
Le 27 janvier
Au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook
Le 2 février
Au Centre d’art de Richmond
Le 3 février
Au P’tit Bonheur de Saint-Camille
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FRANC-PARLER
Damien est un jeune homme franc. Quand on lui demande comment il envisage la tournée des salles du Réseau Centre, il avoue l’appréhender un peu. "C’est toujours une surprise quand on va dans des petites salles comme ça. Y’a des villes où le party pogne, les gens répondent super bien à l’appel, mais je sais que ce ne sera pas toujours plein partout. Mais j’ai beaucoup de fun à faire mon spectacle avec mes musiciens, et qu’il y ait 10 ou 300 personnes, je donne toujours un spectacle intense." Originaire de Granby, le rappeur avoue aussi en avoir un peu marre de se faire appeler "le rappeur à la guitare". "Au départ, c’était l’fun, parce que ça me permettait de me différencier. C’était bon d’avoir quelque chose de différent. […] Mais c’est une étiquette qui est restée collée. Je trouve que ça fait un peu cucul comme appellation!" dit-il en riant. Il faut dire qu’il ne joue que la moitié de ses chansons en s’accompagnant d’une six cordes. (E.G.)