Sloan : Plus ça change, plus c'est pareil
Musique

Sloan : Plus ça change, plus c’est pareil

Sloan lançait récemment son huitième album en 16 ans de carrière, le bien nommé Never Hear The End Of It. Conscients de faire partie d’un "vieux groupe", ses quatre membres n’en sont aucunement désabusés pour autant.

Plusieurs ont dit qu’avec Never Hear The End Of It, paru ici en septembre et il y a quelques jours aux États-Unis, le quatuor canadien effectuait un admirable retour en force. "Ce genre de commentaire m’agace un peu, admet le bassiste et chanteur Chris Murphy. Il me semble que nous n’étions partis nulle part, et que nous n’avons jamais arrêté de faire de la musique? Mais j’avoue que je préfère cela à ce que les gens disent que nous nous sommes plantés!"

Figure phare de l’explosion power-pop que Halifax a connu dans les années 90 (lire à ce propos dans ce même numéro l’article sur Joel Plaskett), Sloan s’est installé à Toronto il y a une dizaine d’années et poursuit toujours ses activités, contrairement à plusieurs de ses compatriotes de cette faste époque. La formation tient donc toujours la route avec une ligne musicale demeurée sensiblement la même: un rock simple, énergique et accrocheur, des pièces qui ne durent souvent pas plus de deux minutes (Never Hear… comporte 30 titres!) et des harmonies vocales et des mélodies évoquant sans détour les Beatles. Le groupe a d’ailleurs toujours voulu que le travail de composition et le chant soient scindés à parts égales, comme le faisait la mythique bande britannique. "Nous écrivons chacun de notre côté, mais mes chansons préférées demeurent celles que nous écrivons tous ensemble. Il y en a toutefois très peu."

Fait assez rare dans le monde du rock actuel où tout bouge très vite et où les ego font vite voler en éclats des collaborations au départ harmonieuses, c’est avec le même alignement de musiciens que Sloan a produit ses huit albums. "C’est un peu comme être marié à trois personnes; d’ailleurs, ce groupe a duré plus longtemps que toutes mes relations avec des femmes!, avoue-t-il en riant. Je sais bien que ce n’est pas très sexy pour un groupe d’en être à son huitième album, mais je ne m’en soucie guère. Je suis un grand fan des Beatles, des Who, de Led Zeppelin, des Velvet Underground et des Kinks. Je veux appartenir à ce genre d’artistes qui ont connu une très longue carrière."

Le groupe sera de passage à Montréal avant de sillonner les routes de la Côte Ouest américaine jusqu’à la fin janvier, après quoi il s’arrêtera temporairement pour laisser le guitariste Patrick Pentland profiter de la venue de son deuxième enfant. De devoir concilier la vie de rock star à celle de simple individu, n’est-ce pas justement l’apanage des groupes qui durent? "J’ai appris à adorer les deux aspects de ma vie, soutient Murphy. Quand je suis à la maison, je mène une vie des plus rangées; je suis au lit à 22h! Lorsque nous partons en tournée, par contre, nous sommes sur scène très tard, nous bouffons du fast-food, regardons des films stupides dans l’autobus toute la nuit et dormons toute la journée." Comme quoi, l’art de s’amuser ne se perd pas!

Avec Percy Farm, le 25 janvier
À la Sala Rossa
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