Blue October : Jambe de force
La formation texane Blue October reprend son rendez-vous manqué avec Québec en novembre dernier, alors qu’une blessure à la jambe revenait éprouver le chanteur Justin Furstenfeld.
À écouter les paroles des chansons de Foiled, cinquième album de Blue October, il serait naturel d’imaginer désespoir et désillusion bien au sommet de la liste des principaux écueils éprouvés par son chanteur-guitariste, Justin Furstenfeld. Mais depuis mai 2006, c’est sa jambe droite qui lui procure les pires cauchemars. C’est en effet à ce moment, après un concert dans un stade de baseball à Tampa, qu’une simple course autour des buts tourne au vinaigre. Une intervention chirurgicale majeure et l’annulation de nombreux spectacles découleront du malencontreux accident. Puis vint le Festival d’été, où le groupe jouait sur la grande scène des Plaines avec Live. "C’était notre première visite par ici, confie le guitariste CB Hudson. J’étais pour ma part déjà venu dans le coin pour pêcher, mais c’était la première fois avec le groupe. En fait, c’était mon premier concert dans un autre pays; c’était très cool!"
Hudson est le dernier membre à avoir joint Blue October, en 2000, en remplacement de Brant Coulter. "J’étais dans un café de San Marcos (Texas) avec des amis quand Justin est entré, se rappelle-t-il. J’avais entendu dire qu’ils avaient laissé aller leur guitariste; moi, je venais de faire un démo jazz. Il m’a demandé du feu et je me suis renseigné sur leur problème de guitariste. On a jasé une demi-heure et, trois semaines plus tard, j’ai passé l’audition et obtenu le poste!" Sûrement pas évident de s’intégrer à un groupe tissé aussi serré, complété par le frère de Justin, Jeremy Furstenfeld (batterie), Matt Noveskey (basse) et Ryan Delahoussaye (violon, mandoline, clavier). "Comme ils jouaient ensemble depuis longtemps (1996), il y a effectivement eu une période d’adaptation, reconnaît-il. Puis je viens des milieux jazz et métal, alors j’essayais d’introduire ces solos très rapides partout et ils trouvaient ça trop vite! Ils m’ont appris à faire compter chaque note et à ne pas en saturer chaque mesure. Puis j’ai pu comprendre d’où ils venaient musicalement, et vice-versa…"
Hudson est aussi arrivé juste à temps pour goûter aux fluctuations d’humeur des disques Universal, qui laissaient tomber le groupe un an après le lancement de Consent to Treatment (2000). "Ça a été un dur coup pour tout le monde", admet Hudson. Mais loin de se laisser abattre, la bande se retrousse les manches et sort indépendamment History for Sale en 2003. Coup de théâtre: Universal l’entend et fait volte-face. "On a depuis été certifiés or au Canada et aux États-Unis pour Foiled, et on approche de platine dans les deux pays, ajoute-t-il. Alors tout le monde est content!" Ne reste qu’à espérer que la jambe du chanteur tienne bon puisque, six mois après la blessure initiale en Floride, Furstenfeld se la brisait à nouveau au Kentucky, début novembre, d’où l’annulation du concert prévu au Cabaret du Capitole le 11 novembre. Alors prise deux, et dans la grande salle s’il vous plaît. Mais sans splits, glissades, ni culbutes.
Le 28 janvier à 19h30, avec Army of Me
Au Théâtre Capitole
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