Camera Obscura : Développement couleur
Musique

Camera Obscura : Développement couleur

Camera Obscura est longtemps demeuré dans l’ombre de Belle & Sebastian, mais avec Let’s Get Out of This Country, paru en juin dernier, le groupe a réussi à s’en affranchir.

L’insistance des comparaisons avec Belle & Sebastian, pilier de la scène pop écossaise, a peut-être fini par lasser les membres de Camera Obscura; avouons néanmoins qu’elles s’avèrent inévitables: même quartier général (Glasgow), même genre de pop distillant un côté kitch emprunté aux années 50 et 60, utilisation de nombreux instruments et arrangements somptueux. À cela, ajoutons que Stuart Murdoch, figure centrale de Belle & Sebastian, fait partie de l’entourage immédiat du groupe, qu’il a participé à son premier album et réalisé les photos de certaines pochettes. Richard Colburn, quant à lui batteur de B&S, a également déjà prêté main-forte à la bande menée par la chanteuse Tracyanne Campbell qui écrit les textes et propose la plupart des ébauches de mélodies que tous peaufinent ensuite ensemble.

Successeur de Biggest Bluest Hi-Fi (2002) et de Underachievers Please Try Harder (2003), Let’s Get Out of This Country est certainement l’oeuvre la plus accomplie et la plus cohérente du combo. Dévoilant une nouvelle confiance se traduisant par des mélodies audacieuses et moins calculées, elle aide Camera Obscura à se détacher de toute affiliation. "C’est la première fois que nous travaillons avec un réalisateur et je crois que cela s’entend, explique en ce sens Tracyanne. Et cette fois-ci, nous avons porté une attention particulière pour rendre l’oeuvre plus homogène, de manière à ce que les chansons se répondent les unes aux autres." À travail différent, réponse différente: la couverture médiatique et la réaction du public se sont révélées beaucoup plus importantes que par le passé. Bien que John Peel les ait pris sous son aile, les Anglais avaient tardé à adopter cette pop sucrée et ficelée en douceur. En revanche, en Espagne et aux États-Unis, où le groupe a respectivement trouvé niche chez les étiquettes Elephant et Merge, on a vite été séduit par leur charme décalé.

Après de multiples changements de membres étalés sur une période de dix ans, l’alignement de la formation s’est fixé en 2004 avec dans ses rangs la chanteuse, Carey Lander (piano, orgue et chant), Kenny McKeeve (guitare, mandoline, harmonica et voix), Gavin Dunbar (basse), Lee Thomson (batterie) et Nigel Baillie (trompette et percussion). Sauf ce dernier, retenu en Écosse en raison de son boulot (eh oui, ils arrivent à peine à "survivre" de leur musique), tous les membres se sont envolés il y a quelques jours vers l’Amérique pour y donner près de 25 spectacles en un seul mois. Ils se rendront par la suite en Australie et en Nouvelle-Zélande, puis s’attaqueront ensuite à l’Europe. "Nous sommes de très bons amis, nous passons beaucoup de temps ensemble et sommes davantage confiants les uns envers les autres. Nous apprécions de plus en plus ce que nous bâtissons ensemble et je ne crois pas que nous sommes à la veille de tout abandonner, même si, parfois, ce mode de vie peut nous rendre cinglés!"

Avec The Essex Green, le 29 janvier
À la Sala Rossa
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À voir/écouter si vous aimez
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-El Perro del Mar
-The Concretes