Malade Mantra : Fous de scène
Malade Mantra s’apprête à présenter un spectacle où la théâtralité et la folie créatrice font bon ménage.
Depuis la création du groupe en 2002, le mot d’ordre pour Malade Mantra a toujours été d’explorer diverses avenues musicales (funk, reggae, folk…) et de les coordonner pour créer une véritable invitation à la fête. Toutefois, Malade Mantra désire partager bien plus que sa folie créatrice, comme en témoigne l’importance accordée aux textes sur leur premier album, Quatre milliards de tounes (2006). "Il y a beaucoup d’ironie dans ce qu’on fait, c’est-à-dire qu’on veut soulever des questions qui nous touchent, des choses qui clochent dans le monde, qui nous préoccupent, mais sans le faire sur un ton déprimant, preacher ou alarmiste", raconte Mathieu Massicotte, batteur, au sujet de ce paradoxe entre l’éclatement sonore et les paroles à mille lieues de la futilité.
Cela dit, forts d’une expérience scénique étoffée provenant de leur participation à divers groupes, les gars de Malade Mantra en sont maintenant à mettre sur pied un spectacle où la théâtralité sera à l’avant-plan. À ce sujet, Mathieu nous dit que "ce sera vraiment un spectacle, pas juste quatre gars qui jouent des tounes sur scène. Il va y avoir un aspect visuel, et il y a aussi le fait qu’on travaille avec un metteur en scène. Une fois que tout va être en place, on va faire la grande rentrée à Montréal au Théâtre Plaza au mois d’avril, et par la suite on va essayer de tourner le spectacle en région et de se faire entendre où on n’a pas encore eu la chance de jouer".
Tel semble être le plan qui se dessine pour 2007: axer les ressources sur le spectacle et faire connaître Malade Mantra le plus possible. Un deuxième album verra également le jour dans un avenir assez rapproché. Une galette que les membres du groupe désirent plus concis, mais toujours aussi éclaté, et dans lequel ils veulent réaffirmer l’importance des textes sentis. Mathieu, au sujet de l’album en gestation: "Nous, on tripe sur les albums qui ne sont pas juste une collection de chansons. T’as un concept, un thème qui unit l’ensemble des pièces et te permet de présenter l’album dans une facture précise."
Le chanteur Bruno Rouyère abonde dans le même sens en rappelant qu’"il faut voir cela comme un tout. Malade Mantra ne donne pas vraiment dans la chanson d’amour, alors il faut que les textes collent à la musique." Paradoxalement, c’est bien d’amour dont il est question dans le coffret Mille Mots d’amour, auquel Bruno Rouyère a fait don d’un de ses textes. Le but est de recueillir des fonds pour Les Impatients, un lieu de création destiné aux personnes connaissant ou ayant connu des problèmes de santé mentale. "Je ne connaissais pas ça avant qu’on me demande de participer, mais c’est quelque chose que j’aimerais bien refaire. Ça me rejoint dans la mesure où, moi aussi, je trouve un aspect thérapeutique dans l’art que je fais."
Le 3 février à 21h30
Au Petit Chicago