Billy Talent : Punk sur glace
Musique

Billy Talent : Punk sur glace

Pour Billy Talent, une tournée des grands amphithéâtres canadiens est un rêve un peu fou qui se concrétise après une année marquée par un nouvel album et une rapide ascension.

L’année 2006 aura prouvé que Billy Talent n’était pas un feu de paille. Leur deuxième album, lancé au beau milieu de l’été, s’est vendu à 50 000 exemplaires dès sa première semaine. Après Devil In A Midnight Mass et Red Flag, un troisième extrait, Fallen Leaves, tourne maintenant régulièrement à Musique Plus. Et le passage du groupe canadien sur la scène du Warped Tour de Montréal le 13 août dernier a été particulièrement frappant alors que des milliers d’amateurs se sont littéralement lancés vers la scène. "C’était assurément le meilleur show de la tournée – avec Toronto! Nous avons montré à nos chums américains de quoi nous étions capable (rires)", lance le chanteur Ben Kowalewicz.

En ce début 2007, les choses pourraient difficilement aller mieux pour le groupe punk ontarien qui fait l’audacieux pari de visiter une dizaine de grands amphithéâtres canadiens. "Lorsque j’étais adolescent, j’allais voir Pearl Jam et Radiohead au Air Canada Centre, à Toronto, et c’était magique: j’avais l’impression de faire partie de quelque chose d’immense et spécial."

Il ne faut toutefois pas se le cacher: les quatre musiciens ont le loisir de remplir des grandes salles grâce à l’intérêt d’une clientèle plus jeune qu’eux-mêmes. Au tout début, cette vague de popularité tracassait un peu Kowalewicz. Plus maintenant. "J’y ai beaucoup réfléchi. Quand les gens grandissent, ils perdent la notion de ce qui est important dans la musique. Il s’agit d’un art très émotionnel, et les jeunes le saisissent très bien. Désormais, l’important est que des gens aiment notre musique, peu importe leur âge."

Sans vouloir prendre parti explicitement, le groupe aura, avec son deuxième album, confirmé la tendance revendicatrice inscrite dans ses thèmes. Timidement, plusieurs textes de Billy Talent II s’engagent dans un discours politique. "Worker Bees traite des soldats qui vont à la guerre et qui veulent revenir à la maison sans en avoir la possibilité ", illustre Kowalewicz. La présente tournée canadienne coïncide d’ailleurs avec le premier anniversaire du gouvernement de Stephen Harper, envers qui le chanteur semble entretenir un profond dégoût. "C’est un bâtard (bastard)! Il ne dit que ce que les gens veulent entendre et est davantage intéressé par sa carrière que par l’avenir du pays. Le Canada doit rester centré sur le multiculturalisme et non pas se centrer sur le discours américain, comme Harper semble vouloir le faire", dénonce le chanteur qui ne veut pas trop s’étendre sur le sujet. Son seul objectif, jure-t-il, est de donner le meilleur spectacle possible aux amateurs.

Avec Moneen, Anti-Flag et Rise Against, le 3 février
Au Centre civique d’Ottawa
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