Ghislain Poirier : Gros beats sales
Musique

Ghislain Poirier : Gros beats sales

Ghislain Poirier rebondit enfin à Sherbrooke, entre des festivals un peu partout dans le monde et des remixes qu’on lui confie.

Sous des dehors nonchalants se cache quelqu’un de très occupé, notamment à remixer de façon très originale Pierre Lapointe et Champion au Québec, ou The Editors et Lady Sovereign de Grande-Bretagne. Tout cela sans compter ses nombreux spectacles, où il performe parfois en compagnie de grosses pointures comme Coldcut, ou même en première partie de légendes telles qu’Alpha Blondy et Linton Kwesi Johnson, comme cela s’est produit en novembre dernier en France.

"Je suis tellement content d’être un drop-out", confie celui qui a délaissé les bancs d’école à 22 ans pour flirter à plein temps avec les platines et les ordinateurs. "Je m’étais alors donné cinq ans pour sortir un disque, mais au bout de ces cinq années, j’en avais réalisé trois, et maintenant j’en ai cinq, en plus d’un mini-album. Ma musique a eu un bon impact tout de suite, alors que, pour moi, c’était une sorte de rêve interdit", révèle cet autodidacte qui fera le saut vers les ligues majeures à l’automne, alors qu’il lancera un disque pour la prestigieuse étiquette Ninja Tune, dont l’antenne nord-américaine est basée à Montréal.

Ghislain Poirier est bien implanté dans le milieu montréalais avec ses soirées mensuelles Bounce le gros, dans lesquelles il se plaît à dégourdir les tympans avec de "gros beats sales" (dixit lui-même) qu’il affectionne, en plus d’y inviter des DJ renommés. Si ses débuts sont plus proches d’un certain minimalisme électronique, il a naturellement évolué vers des rythmiques plus pesantes, hip-hop de facture, mais dans lesquelles on reconnaît de multiples influences allant du dancehall à l’électro. "La musique hip-hop, c’est comme la musique pop: il y a des structures et des attentes à respecter."

Il s’amènera à Sherbrooke pour la première fois le 2 février, afin d’y présenter sa musique. Il sera accompagné pour l’occasion d’un batteur, alors qu’il officiera à titre d’échantillonneur et de mixeur. "Je n’ai pas fait de place à Chris (Christian Olsen) dans ma musique. Il joue par-dessus, ce qui crée un effet de puissance redoublée. J’aime présenter ça comme une lutte amicale entre deux textures, quelque chose de pesant. Et puis le jour où je vais devenir sourd, je reviendrai aux arts visuels", lance-t-il dans un éclat de rire.

Le 2 février à 20h30
Au Théâtre Granada
Avec Vitaminsforyou en première partie
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