Jean-François Rivest : Première classe
Jean-François Rivest dirige l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal pour sa première collaboration à une production de l’Opéra de Montréal.
Jusqu’en 2006, il était directeur artistique de l’ensemble Thirteen Strings d’Ottawa et directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Laval, deux activités qu’il a abandonnées pour se consacrer à son nouveau mandat de chef en résidence à l’Orchestre symphonique de Montréal. Il est cependant toujours directeur artistique et chef principal de l’Orchestre de l’Université de Montréal, où il enseigne aussi la direction d’orchestre au niveau maîtrise-doctorat. Nommé à l’OSM en juin 2006, quel regard Jean-François Rivest porte-t-il sur ses nouvelles fonctions? "Ça se passe très bien, lance-t-il d’emblée, principalement parce que l’équipe est très harmonieuse. Kent Nagano est quelqu’un d’extrêmement courtois et qui croit au travail d’équipe, alors il entraîne tout le monde avec lui, l’administration comme les musiciens. Ces derniers sont heureux et fiers de ce qu’ils font, et M. Nagano les stimule beaucoup, dans des styles très variés. Je participe à cela puisqu’une partie de mon mandat consiste à soutenir la promotion de la musique contemporaine et canadienne."
C’est d’ailleurs Jean-François Rivest qui dirigeait l’OSM lors de la finale du Concours de composition mis sur pied par le directeur artistique; il dirigeait à cette occasion cinq oeuvres nouvelles. "J’ai de l’intérêt pour l’ensemble du répertoire: j’ai déjà joué du violon baroque, je crois pouvoir diriger Mozart convenablement et j’ai un intérêt marqué pour la grande musique allemande romantique, mais la création contemporaine m’attire tout autant, et c’est l’équilibre de toutes ces parties qui crée l’harmonie."
Le poste d’assistant du chef principal peut prendre des formes bien différentes, selon la personnalité du chef en question, et il est clair que Kent Nagano compte sur une véritable collaboration avec Jean-François Rivest: "Il aime vraiment pouvoir compter sur une paire d’oreilles compétente lors des répétitions, et il tient compte des remarques que je lui fais. Il me demande aussi de diriger l’orchestre pour pouvoir l’écouter, se promenant parfois parmi les musiciens pour préciser des corrections!"
Le voici cependant devant l’OMGM à l’Opéra de Montréal pour la première visite en Amérique du Nord de la compagnie Opera Australia, qui coproduit avec l’Opéra de Montréal Lakmé (1883), de Léo Delibes. "Une autre belle équipe! Le travail avec le metteur en scène Adam Cook est un grand plaisir. Il n’a pas cherché à faire une version au goût du jour, il a plutôt conservé le côté suranné de Lakmé, avec un décor exotique somptueux évoquant l’Inde coloniale. C’est aussi de la très belle musique, et surtout une très belle réalisation de Bernard Labadie, puisque ça date du moment où il était directeur artistique de la compagnie. Elle met en vedette des voix québécoises et canadiennes: Aline Kutan, qui est une spécialiste du rôle de Lakmé, le ténor Frédéric Antoun, qui a fait ses premiers pas devant moi à l’université, la mezzo Mireille Lebel, la basse Randall Jakobsh ou le baryton James Westman sont tous de fantastiques chanteurs!" Si l’enthousiasme du chef n’est qu’à moitié justifié, ça promet!
Les 3, 8, 10 et 14 février
À la Salle Wilfrid-Pelletier
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