Véronic DiCaire : Petits bonheurs
Véronic DiCaire, chanteuse franco-ontarienne, entame la dernière partie de sa tournée Sans détour. Elle retourne à ses premières amours après avoir fait un petit crochet au Théâtre du Rideau Vert avec la pièce 2006 revue et corrigée.
Les flocons de neige s’affolent à l’extérieur. Élégante et lumineuse, Véronic DiCaire, adopte cette même attitude enjouée. Mais contrairement aux petites poussières blanches, quoique que plusieurs peuvent penser le contraire, elle sait exactement où elle a envie de se poser.
La chanteuse originaire d’Embrun en Ontario a en effet emprunté bien des sentiers depuis ses débuts. Elle a enregistré deux albums (un disque éponyme en 2002 et Sans détour en 2005), a joué le rôle de Roxie Hart aux côtés d’Anthony Kavanagh dans la production francophone de la comédie musicale Chicago, a participé aux émissions Demande spéciale et Le Match des étoiles, où elle a fait fureur. Plus récemment, elle a amorcé la tournée pancanadienne de Sans détour et accepté un contrat au Théâtre du Rideau Vert comme comédienne et imitatrice dans la pièce 2006 revue et corrigée, mise en scène par Joël Legendre. Décidément, les défis ne manquent pas pour cette passionnée. Comme elle est en premier lieu une interprète, lui arrive-t-il d’avoir peur de se noyer dans ses activités connexes? Craint-elle parfois que le public oublie sa nature première? "Je dois t’avouer qu’en plein milieu de mon année 2006, je me suis demandé ce que j’étais en train de faire et de devenir. Moi, je suis chanteuse, j’ai fait des cours de chant, j’ai investi ma jeunesse là-dedans. Là, est-ce qu’on était en train de perdre le courant, le fait que j’étais chanteuse? Je ne pense pas. Je suis d’abord et avant tout chanteuse. C’est toujours la première couleur qu’on va voir. Et je fais toujours en sorte qu’on ne l’oublie pas; je performe ici et là. Et si ces choses-là qu’on voit à travers l’année piquent la curiosité des gens et qu’ils disent: "Je vais peut-être aller la voir en spectacle", et si, quand ils viennent me voir, ils aiment ça et se disent: Wow! J’ai découvert une nouvelle chanteuse", finalement, je serais folle de ne pas m’en servir." Elle enchaîne: "Je trouve ça agréable de ne pas me sentir retenue dans ma créativité. Bon, ça m’a pris un an avant d’accepter la chose… Parce qu’au Québec, on juge souvent très vite les gens qui font un peu n’importe quoi."
LA TOURNÉE
La tournée Sans détour, qui rassemble des pièces de ses deux albums, insiste sur la notion d’intimité. Le côté éclaté de Véronic DiCaire et ses multiples talents seront exploités plus tard. "Ce n’est pas la femme-orchestre qu’on va voir, prévient-elle, mais peut-être un petit bout. Ça va être un spectacle intime, très acoustique. Je suis accompagnée de trois musiciens: de deux guitaristes et un batteur." Le nom de ces derniers n’est pas encore confirmé. "Je m’accompagne aussi à la guitare acoustique", dit-elle en perdant un instant l’équilibre. Elle éclate de rire, puis commente: "J’ai eu l’air d’une madame chaude pendant deux secondes!" Cette rigolote remarque en dit d’ailleurs gros sur la manière dont elle aborde la scène. "J’ai vraiment l’impression que je me mets à nu. Depuis que j’ai montré toutes les facettes de ce que je suis en 2006, je n’ai plus l’impression que je cache beaucoup de choses au public", dira-t-elle plus tard.
Au cours de l’entretien, la jeune femme qui habite à proximité des montagnes avoue avoir un faible pour la tournée, du moins, quand vient le moment de tirer les ficelles de l’inspiration. Rouler en voiture l’aide d’ailleurs à s’évader de son quotidien. "Souvent, je suis dans mon petit coin parce que je ne parle pas; je fais attention à ma voix. Je lis beaucoup de livres et j’écoute de la musique, et ça m’inspire. J’ai un cahier, qui est constamment dans mon sac à main, et j’écris plein d’idées. […] On dirait que je suis vraiment face à moi-même."
LE FUTUR
Cet été, la chanteuse parlait d’un troisième album. Le projet a-t-il pris du coffre? "On est rendu au fait qu’il y a des collaborateurs qui commencent tranquillement à se greffer à l’équipe de création. Je suis une interprète et je n’ai pas encore senti l’appel du crayon et de la plume. Oui, je pourrais peut-être me laisser aller, mais pour l’instant, je ne ressens pas l’appel. Mais, je vais peut-être oser écrire pour ce troisième album. Je l’avais fait pour le deuxième album, composer une chanson avec Jonathan (Painchaud). […] Pour tous mes albums, j’ai toujours fait une recherche. Je pense que j’ai trouvé ma ligne. Je viens d’avoir 30 ans et je me pose beaucoup de questions par rapport à la trentaine!" conclut celle qui aime que ses chansons racontent des histoires.
Le 6 février à 20h
À la salle Maurice-O’Bready
Le 17 février à 20 h
Au Centre d’art de Richmond