Claude Lamothe : Simplicité volontaire
Le violoncelliste Claude Lamothe, après avoir eu des idées de grandeur, revient à un concept un peu plus sobre avec son spectacle Trioloncello.
Après l’enregistrement de Vivace en 2005, Claude Lamothe avait rêvé d’en monter une version live. Le hic, c’est que pour reproduire l’effet polyphonique du disque, le musicien n’avait eu d’autre choix que de créer un ensemble de violoncelles, soit de s’entourer de cinq autres archets. "C’était un peu mégalomane, mon affaire, admet-il. Parce que sur l’album Vivace, je me suis amusé à superposer – et je suis allé au bout de mon trip comme on dit! – des centaines de pistes. Donc pour rendre la chose, je pouvais difficilement faire ça à deux violoncelles."
Le spectacle Vivace a été présenté une seule fois. "À un moment donné, je me suis rendu compte que j’allais couler avec mon paquebot. C’était trop gros! Même les gens qui sont de grands vendeurs de disques, qui sont de grandes vedettes, peuvent difficilement déplacer de grosses équipes de sept ou huit personnes", explique le musicien. Cette expérience devient malgré tout l’embryon de son projet actuel; au coeur de Vivace avait lieu un moment à trois, qui lui plaisait particulièrement. "Je reprenais de plus vieilles pièces arrangées pour trois. Et finalement, c’était le moment où je me sentais le plus à l’aise. C’était totalement différent de se retrouver devant un orchestre à cordes, où j’avais l’impression d’être davantage un mauvais chef d’orchestre que d’être un soliste libre comme j’ai toujours aimé être! […] Je suis revenu sur mes pas, j’ai repris la grande route. Et avec ce trio de violoncelles, je me sens tellement libre."
Trioloncello dresse un joli portrait de Claude Lamothe. "C’est une sorte de rétrospective d’une quinzaine d’années de bourlingage en solo. Donc il y a des titres de mes différents albums, de nouveaux titres qui seront possiblement sur le prochain et certains arrangements – c’est un type d’exercice que j’ai toujours aimé faire et que je ne me permettais pas suffisamment de faire dans mes spectacles – de thèmes que vous connaissez bien et que je ne vous dévoilerai pas!" s’empresse-t-il de dire avant que la question ne lui soit posée. Il ajoute: "Les trucs électriques sont dans les valises depuis quelques années et ils s’empoussièrent. Je suis vraiment revenu à l’instrument tricentenaire que l’on connaît et qui est finalement ce que je préfère. C’est la bonne vieille caisse de bois et l’énergie pure qu’on peut dégager sans artifice, sans patente superflue!"
Le 10 février à 20h
Au Théâtre Belcourt
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