Fredric Gary Comeau : L'appel du large
Musique

Fredric Gary Comeau : L’appel du large

Généreux, Fredric Gary Comeau se confie volontiers lorsqu’on aborde des sujets qui le passionnent.

Un critique du Devoir l’a récemment comparé à un chêne, à cause de sa stature et de cette force tranquille et réconfortante qui émane de sa voix. Ne chante-t-il pas "je serai comme un arbre" sur Ève rêve, son plus récent disque? Peut-être un chêne, mais agité par une bonne bourrasque du large. Ou encore, on pourrait aussi le comparer à un cargo, ne serait-ce qu’à cause de toutes les images aquatiques que recèle son disque, et de toutes les histoires qu’il porte en lui. Dans le hall du Théâtre Granada où il est venu en reconnaissance et afin de rencontrer les médias, l’homme se fait volubile tout en gesticulant beaucoup. "C’est sûrement le café", avance-t-il pour s’excuser.

Nous ne voyons pas s’envoler le temps qui nous est alloué et, même s’il est question de son album, la conversation s’égare dans les méandres de nombreuses digressions, toutes passionnantes. C’est ainsi qu’aborder la question du disque Haïku! The Kerouac Project de Michel Dubeau, auquel il a participé avant d’enregistrer Ève rêve, nous vaut l’anecdote de sa rencontre avec Allan Ginsberg dans un party de bouddhistes d’Halifax. Ou encore celle de sa rencontre avec Jeff Buckley à Montréal. "Le plus étonnant dans tout ça, c’est que les deux sont morts quelques mois après notre rencontre." On lui suggère alors poliment de ne pas chercher à rencontrer Leonard Cohen, auquel il est fréquemment comparé, question de ne pas tenter le diable. Le rire fuse, franc et fort, et même si le principal intéressé se montre honoré de la comparaison, il n’a pas l’impression que sa voix lui ressemble, "enfin, peut-être un peu moins en français qu’en anglais".

Pour ceux qui avaient eu la chance de le découvrir avec l’album Hungry Ghosts paru en 2002, la seule chanson en français de cet album amenait presque invariablement cette question: à quand un album en français? Voilà chose faite depuis l’automne dernier, après une période de transition qui s’est terminée par un changement de maison de disques; et depuis sa sortie, le disque ne semble récolter que des éloges.

Pour transposer sur scène les riches sonorités dont regorge cet album seront présents François Richard aux claviers, Mario Légaré à la basse, et François Lalonde, "l’homme-pieuvre" ainsi que le surnomme Fredric Gary Comeau. "Ça fait sept ans que je travaille avec François. Même si c’est Yves Desrosiers qui est crédité de la réalisation sur Hungry Ghosts, François a beaucoup collaboré avec lui, et c’est un multi-instrumentiste exceptionnel."

En donnant un spectacle pour un album si tendre et sensuel que le sien, juste avant le fatidique 14 février, a-t-il peur qu’il soit étiqueté comme "un show idéal pour la Saint-Valentin"? Il rigole tout en enchaînant plus sérieusement qu’il assume pleinement son côté romantique, "mais si je fais juste des albums comme ça à l’avenir, faudra me tuer".

Le 9 février 20h30
Au Théâtre Granada
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