Pierre Flynn : L’envol…
Pierre Flynn égrène les dernières représentations de Vol solo avant de s’évader sur son île déserte. Cette image est peut-être une simple métaphore, mais elle résume bien la solitude que le musicien aimerait retrouver dès cet été pour l’écriture d’un nouvel album.
Le matin s’étire doucement. Dans un café de la rue des Forges, Pierre Flynn tourne le dos à la rue. Il est attablé devant un grand verre d’eau pour discuter de son spectacle Vol solo. Il s’égare d’abord sur plusieurs chemins. On aurait dit qu’il cherche à retarder le moment où il devra parler de sa vie et de ses 35 ans de métier. Puis, la conversation revient tranquillement vers lui. "S’il le faut…" dit-il. On lui demande alors l’autorisation d’enregistrer l’entretien. Si le musicien acquiesce à la question, le magnétophone, lui, décide qu’il en sera autrement. Jamais, durant les quelque 40 minutes de l’entrevue, il n’a voulu garder en mémoire ne serait-ce qu’une seule des jolies phrases de Flynn…
Après trois ans, la tournée Vol solo tire à sa fin. D’ici l’été, l’auteur-compositeur-interprète devrait jouer la dernière note de ce spectacle, qui rassemble les chansons de son répertoire qui lui parlent encore. Parmi elles, Le vent se lève, Jardins de Babylone, Lettre de Venise, L’Oiseau rouge d’Octobre. Flynn les défend seul sur scène, parfois au piano, parfois à la guitare. Quand il pense à la station finale, le musicien n’éprouve aucune tristesse. Il sait qu’il pourra toujours reprendre cette formule quand bon lui semblera. En ce moment, il ressent surtout le besoin de fuir le tumulte du quotidien. Il rêve de se retrouver en Inde, au Tibet ou sur une île déserte pour broder de nouvelles pièces. "Ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas écrit", admet-il. Éternel indiscipliné, Pierre Flynn explique qu’écrire exige beaucoup de solitude. Il ne peut créer quand il mène d’autres projets de front. Composer des mélodies se révèle peut-être un exercice assez simple pour lui, mais tricoter des textes, c’est une tout autre paire de manches! Le musicien, de plus en plus sévère avec lui-même, remet son ouvrage cent fois sur le métier.
L’année 2006 aurait dû être réservée à la composition. Finalement, Flynn a plutôt enfilé les engagements: la tournée de Dracula, la sortie simultanée du disque Vol solo et de Traces dans le sable, l’intégrale de ses textes… Il ne reste qu’à lui souhaiter que 2007 reste assez tranquille. Car "le temps passe…" a-t-il répété au cours de l’entrevue.
Le 10 février à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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