Vandermark 5
Musicien exemplaire de l’avant-garde, Ken Vandermark ne cesse de questionner et de renouveler l’art de l’improvisation. Il aime provoquer des rencontres (Peter Brotzmann), mais son groupe le plus établi est le Vandermark 5: Tim Daisy (batterie), Kent Kessler (contrebasse), Fred Lomberg-Holm (violoncelle), Dave Rempis (saxophones alto et ténor), Ken Vandermark (saxophone baryton, clarinette, clarinette basse). Un quintette free qui n’oublie jamais la tradition, et qui combine l’énergie du rhythm’n’blues, du funk et du rock. Vandermark et ses musiciens aiment prendre en charge l’histoire de la musique afro-américaine, le hard-bop (Roland Kirk) et les différentes vagues de free (Sun Ra, Joe McPhee). Musique libre, jubilatoire, qui n’oublie jamais de swinguer! Le dimanche 11 février à la Sala Rossa. (D. Lelièvre)
Catherine Durand
En décembre dernier, Catherine Durand se classait en troisième position des meilleurs spectacles francophones de l’année du Voir, avec sa formule en groupe. Cette fois-ci, elle offre enfin aux Montréalais la version acoustique, en formation réduite. Le moment parfait pour retrouver les magnifiques chansons de son troisième disque, l’essentiel Diaporama. Le ton est feutré, Catherine chantonne des instantanés amoureux, des ballades qui prennent la route. C’est du folk béat, et la chanteuse est heureuse d’avoir épuré son style, après quelques égarements dans les variétés FM. Sur scène comme sur Diaporama, Durand distille ses confidences avec quelques touches country ici et là. Du bonheur concentré. Au Lion d’Or, le 15 février. (F. Hébert)
Gage
Il va sans dire, Corneille a donné un sacré coup de main à son ami Gage avec qui il formait jadis le groupe O.N.E. En signant les textes, la musique, la réalisation et les arrangements de Soul Rebel, le premier compact de Gage, Corneille lui a ouvert toutes grandes les portes du succès, particulièrement en France où les extraits Pense à moi et Je t’aime quand même ont cartonné sur les ondes des radios commerciales. Si Gage peut se réjouir de son ascension, il doit tout de même savoir que nombreux sont les Québécois qui ne font toujours pas la différence entre Corneille et lui. Même soul racoleuse, même influence r&b et, surtout, même voix chaude et mielleuse. Est-ce que la première montréalaise du concert Soul Rebel, présentée le jeudi 15 février au Club Soda, lui permettra de gagner un tant soit peu d’authenticité? Souhaitons-le. (O. Robillard Laveaux)
Midlake
Partisans d’un rock harmonieux et mélancolique légèrement décalé, les Texans de Midlake évoluent au sein d’une boucle spatio-temporelle old school. Découvert par Simon Raymonde, ex-Cocteau Twin et patron de Bella Union Records, le groupe a d’abord donné dans la pop psychédélique millésimée 66-67. Un deuxième disque, lancé discrètement en 2006, ramenait les pendules à l’heure des seventies. Évoquant aussi bien Neil Young qu’America, l’excellent The Trials of Van Occupanther se distingue par son parc à instruments pittoresque. Guitares sèches 12 cordes, flûtes, piano et basson sont mis au service d’une espèce de symphonie pastorale prônant le retour à la terre. Programme délicieusement passéiste. Avec St.Vincent, le 11 février, au Main Hall. (Michel Defoy)
Teitur
Nous avions découvert le folk aéré de Teitur Lassen, Danois originaire des îles Féroé, en 2003 avec son premier album délicat et intime joliment intitulé Poems & Aeroplanes. À vrai dire, nous n’étions pas en terrain inconnu, puisque sa voix évoque celle de Sting, et que ses ballades vaporeuses rappellent souvent celles de Ron Sexsmith. Ce sont les pièces les plus habillées, serties de cordes et un brin plus texturées, qui avaient surtout retenu notre attention. Entre ce premier opus et Stay Under the Stars, son second lancé l’automne dernier, Teitur a ouvert pour Suzanne Vega, Aimee Mann et Rufus Wainwright, a délaissé une major pour une plus petite étiquette et s’est engagé sur des avenues moins convenues musicalement, allant même jusqu’à reprendre Great Balls of Fire de Jerry Lee Lewis. Avec Justin Nozuka au Main Hall le 15 février. (M.H. Poitras)