Violons du Roy : Les Violons se partagent

Il serait impossible de ne pas s’informer sur le Palais Montcalm (la Maison de la musique, il faut s’habituer) lorsque nous avons Bernard Labadie au bout du fil. Surtout si celui-ci sort à peine d’une répétition, à l’intérieur de la salle Raoul-Jobin, avec les Violons du Roy. Fébrile et dynamique, Bernard Labadie fait un effort surhumain pour demeurer discret sur la question, lui qui tient plus que tout à faire de l’ouverture, prévue pour le 23 mars, un événement. "Je garde une réserve et je ne me prononcerai pas avant les concerts du mois de mars, indique le chef d’orchestre. Je veux que les gens découvrent avec nous cette salle. Je peux dire une seule chose: vous ne serez pas déçu." De quoi mettre la puce à l’oreille.

À quelques semaines de cette ouverture, les Violons du Roy renoueront directement avec le public de Québec avec une tournée de 11 miniconcerts les 17 et 18 février, dans les bibliothèques de la région. Une expérience qui se répète, après le succès obtenu l’année dernière, alors que le directeur artistique de l’orchestre était motivé par un autre impératif. "Nous voulions trouver le moyen de communiquer directement avec les gens, dans leur milieu, pour leur transmettre un simple message: on est là! Les circonstances étaient différentes à l’époque avec l’ouverture reportée du Palais Montcalm. C’était primordial de transmettre ce message et aussi de s’ouvrir à un autre auditoire."

Divisés en petites formations (duos, trio et quatuor), les musiciens se prêteront à l’exercice de la musique de chambre de Charlesbourg à Sillery dans une atmosphère décontractée, question de rendre accessible l’art de l’interprétation. "Les musiciens présentent les oeuvres et restent sur place pour recevoir les commentaires et les questions des gens, indique Bernard Labadie. Des questions qui, d’habitude, tournent souvent autour des instruments de musique. C’est toujours une priorité de mettre en valeur les musiciens et de personnaliser l’orchestre. Les bibliothèques nous offrent aussi la chance de rencontrer les familles réunies et de rejoindre le jeune public."

Pour les musiciens des Violons du Roy, c’est l’occasion de renouer avec une passion qu’ils chérissent. Pour plusieurs d’entre eux, la musique de chambre est une pratique unique en son genre, malheureusement trop méconnue de l’auditoire, sinon redoutée. Le temps leur manque pour la pratiquer assidûment, avec l’engagement que requiert un orchestre, et Benoît Loiselle est bien placé pour en parler. Antérieurement membre du Trio Hochelaga, le violoncelliste sera, en compagnie de Pascale Giguère et Maud Langlois aux violons, ainsi que de Jean-Louis Blouin à l’alto, à la bibliothèque Chrystine-Brouillet dimanche prochain. "On pense souvent que la musique de chambre est très élitiste et qu’elle s’adresse à un public averti, explique Benoît Loiselle. Il n’y a rien de plus faux. Il faut considérer cet art à sa juste valeur. Cette proximité nous permet de l’expliquer et de le démystifier."

Les 17 et 18 février
Dans les bibliothèques de la région de Québec