Edgar Fruitier : Les choix d’Edgar

Un beau coffret de six disques sort ces jours-ci et offre une preuve tangible de l’extraordinaire diversité de la musique classique. Ce coffret est aussi le témoin d’une passion dévorante, celle du comédien et animateur bien connu Edgar Fruitier pour la musique classique. Une passion qui remonte à loin… "J’ai le souvenir, raconte-t-il, d’avoir écouté vers l’âge de quatre ou cinq ans une retransmission, à la radio de Radio-Canada, de la Symphonie en sol mineur de Mozart, vous savez, la Quarantième, et ça m’a vraiment accroché. À la fin du quatrième mouvement, j’ai dit à ma mère et à ma grand-mère: "Je veux qu’ils recommencent!" Cette musique-là m’avait vraiment touché profondément. Maintenant, je n’attends plus qu’ils recommencent, j’ai les disques!"

L’homme, qui possède une très impressionnante collection de disques (elle comptait 50 000 enregistrements en 2002, lorsqu’il a annoncé son intention de la léguer à la Phonothèque du Québec), a accepté, à l’invitation de Jean-Claude Dumesnil des Productions Octave et de Martin Duchesne des Disques XXI-21, de passer sa passion au tamis pour ne conserver que ses ultimes incontournables du répertoire classique. "C’est une invitation que j’ai accueillie avec plaisir, mais surtout en pensant à toutes ces personnes qui me demandent souvent des conseils sur ce qu’elles doivent acheter. C’est une question très délicate, parce que j’ai mon goût personnel, qui n’est pas celui de tout le monde, alors si je recommande quelque chose que la personne n’aime pas, ça peut la détourner de la musique à jamais!" Évidemment, en offrant 78 des meilleures oeuvres composées durant les trois derniers siècles (plus de sept heures de musique), le mélomane prend moins de risques de ce côté-là. On peut quand même s’attendre à ce que sa sélection soit discutée… "Oh! Mais je m’y attends, et ça ne me fait rien de m’exposer; parce que ce sont souvent des extraits, parce que celle-ci, et pas celle-là, etc. Mais une anthologie de ce genre-là sera toujours incomplète. Au début, il y en avait pour 10 ou 15 disques, ce n’était pas raisonnable… C’est pourquoi nous avons décidé de commencer au 18e siècle, et je suis sur ce point le premier de mes critiques!"

L’amateur et le connaisseur trouveront tout de même leur compte sur ces six disques, qu’il s’agisse de s’initier au grand répertoire (de Couperin à Stravinski, et passant par Vivaldi, Mozart, Schubert et Wagner) ou de retrouver des interprétations marquantes (par Karajan, Böhm, Furtwängler ou Menuhin). Parce qu’une telle passion ne vient pas sans l’irrépressible envie de la partager, comme Edgar Fruitier le fait toujours à la maison de la culture Frontenac en présentant Les Lundis d’Edgar (prochain: 26 février). "On m’a dit que je faisais ça depuis 17 ans; j’ai toujours aimé faire ça. Ce sont des concerts gratuits que je présente, dans un quartier où les gens sont moins fortunés qu’ailleurs, et tant que je le pourrai, je continuerai à le faire."

Artistes variés
Les grands classiques d’Edgar
(Octave / XXI / Dep)

HOMMAGE À SYLVAIN LELIÈVRE

L’amour pour la musique qu’éprouve Edgar Fruitier ne s’arrête pas aux grands noms du répertoire classique. Il reprendra le rôle de présentateur pour la soirée "Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves?", qui rendra hommage au poète et compositeur Sylvain Lelièvre, disparu il y a cinq ans. L’Orchestre symphonique de Longueuil, le Choeur de Pratt & Whitney Canada et l’Atelier de Jazz vocal de Montréal seront derrière Claude Gauthier, Daniel Lavoie, Robert Marien, Roberto Medile, Danielle Oddera, Linda Racine, Ginette Reno, Michel Rivard, Marie-Claire Séguin et Claude Vallières pour saluer Le Chanteur indigène, compositeur de Choses inutiles (mais aussi de Marie-Hélène, ou de Moman est là). Concert-bénéfice au profit de l’organisme Certex, le 17 février (20 h), et supplémentaire le 18 février (14 h), au Théâtre de la Ville, à Longueuil. 450 670-1616 (R.B.)

À voir/écouter si vous aimez
-Vivaldi
-Mozart
-Schubert