Johnny Clegg : Le retour du zoulou blanc
L’attachant Johnny Clegg arrive à Ottawa avec six musiciens pour hâter la fin de l’hiver.
Joint par téléphone à Johannesburg (Afrique du Sud), où il réside, Jonathan "Johnny" Clegg est d’une bonne humeur contagieuse, malgré le marathon téléphonique auquel il se livre.
Le capital de sympathie dont il bénéficie ici ferait rougir de jalousie la diamantaire sud-africaine De Beers. Les réactions entendues à droite et à gauche à l’annonce de sa venue sont très favorables, même s’il ne tourne pas fréquemment à la radio. Bien qu’il ait franchi la cinquantaine depuis peu, Johnny Clegg est reconnu pour offrir des performances qualifiées pour le moins d’énergiques, dans lesquelles la danse a toujours eu une place de choix. Il met d’ailleurs la touche finale à un documentaire sur son parcours, intitulé The Last Dance of a White Zulu, prévu pour le mois de mai prochain, via son site Web.
Comme s’il n’y avait pas déjà assez de sa chaude musique pour justifier l’intérêt qu’on lui porte, Clegg a déjà été statufié par le chanteur Renaud sur son album Putain de camion en 1998. La chanson Jonathan, en forme de panégyrique, avait fini de l’installer au panthéon des héros africains, à cause de sa lutte contre l’apartheid. "Je me suis toujours défini plus comme un activiste culturel que politique, mais il faut savoir qu’à cette époque, ce qui était culturel était aussi politique, et chanter en anglais et en zoulou dans une même chanson vous assurait de ne pas passer à la radio."
"J’ai rencontré Renaud pour la première fois en 1986, alors qu’il était venu en Afrique du Sud pour une émission intitulée Les Enfants du rock, et nous avons gardé contact depuis." C’est d’ailleurs le chanteur français qui agit à titre de producteur exécutif pour One Life, son nouvel et 18e album en près de 30 ans de carrière, album qui a pu bénéficier de l’expertise des ingénieurs des studios Real World de Peter Gabriel. Sur le plan musical, on y retrouve encore ce mélange de rock et de musique africaine qui le caractérise si bien, mais aussi enrichi de sonorités latines ou reggae.
On évoque avec lui diverses anecdotes, comme la fois où l’on a tenté de lui voler sa voiture alors qu’il était dedans -avec sa mère de surcroît! – et il éclate de rire. "C’est l’Afrique, Monsieur!" lance-t-il spontanément. "L’Afrique, oui, c’est la guerre et le sida, mais c’est aussi un continent qui change rapidement." À preuve, l’exemple qu’il nous donne de la compagnie African Sky, dans laquelle il a investi il y a quelques années, et qui travaille à récupérer les composantes des cellulaires et ordinateurs pour en recycler les métaux.
Mais si les affaires vont bien, quelle est la raison qui le pousse à continuer à tourner? "Vous savez, la musique est mon lien essentiel au monde."
Le 21 février à 20h
Au Théâtre Centrepointe
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