Papa Roach : Bien vivant
Papa Roach s’est éloigné du rap-rock pour ne pas mourir avec le style musical, de moins en moins populaire. Puis – surprise! – en renouant avec ses racines rock, il a récolté une seconde chance au succès.
Le chanteur Jacoby Shaddix avoue que même si lui et ses compagnons de route sont à l’aise dans leurs nouveaux habits de rockeurs, il ne peut pas garantir que Papa Roach demeurera toujours tel que sur The Paramour Sessions: "On est encore à la recherche de notre personnalité musicale. On est par contre très heureux en ce moment. On fait ce qu’on aime, il y a des gens qui aiment notre musique, et j’ai remarqué la présence de nombreux jeunes aux concerts. Ça veut dire qu’on rejoint un nouveau public, et ça, c’est bon signe", soutient le leader de la formation californienne qui s’est fait connaître en 2000 grâce à l’album rap-rock Infest.
Si Jacoby affirme que Papa Roach est encore à la recherche de sa personnalité musicale, c’est parce qu’il est convaincu que les musiciens ont pour responsabilité de toujours repousser leurs propres limites: "Notre rôle est de faire vivre à nos fans un voyage musical. Papa Roach n’est pas comme un Big Mac. On ne refait pas toujours le même album. Je réalise néanmoins qu’on n’avait jamais autant évolué que sur The Paramour Sessions, mais c’était nécessaire. On avait le choix entre changer ou mourir avec le rap-rock. Grâce à The Paramour Sessions, on a trouvé notre voie. On ne dépend plus de la popularité d’un genre particulier", croit le chanteur, qui attribue l’émancipation musicale du groupe à l’enregistrement du disque au célèbre studio Paramour Mansion.
"L’album aurait été très différent si on l’avait enregistré dans l’atmosphère confinée d’un studio standard. Le fait de nous retrouver tous les quatre (le guitariste Jerry Horton, le bassiste Tobin Esperance, le batteur Dave Buckner et lui-même) à l’écart du reste du monde, dans un manoir transformé en studio, a été une expérience fantastique. On ne s’était jamais immergés de la sorte dans notre musique." Ainsi, pendant le premier mois au manoir Paramour, le quatuor a écrit une douzaine de chansons lourdes et furieuses qui se ressemblaient toutes. Il a gardé les meilleurs morceaux de ce premier lot, puis s’est remis à l’ouvrage: "Les nouvelles chansons étaient plus mélodiques et émotives. On est contents d’avoir procédé de cette façon car, au bout du compte, ça donne un disque d’une profondeur intéressante. On ne s’était jamais donné autant de liberté créative et je suis heureux d’avoir vécu cette expérience", assure celui qui jure avoir constaté la présence de fantômes dans le manoir baptisé Paramour par une star du cinéma muet et son épouse dans les années 1930. "À trois reprises durant l’enregistrement de Crash (étalé sur deux jours), chaque fois que je chantais le refrain "I’m going to crash", l’ordinateur flanchait et il y avait panne d’électricité dans tout le manoir. J’ai ressenti des présences dans le manoir, mais je n’avais pas l’impression qu’elles étaient négatives. Je croyais aux fantômes, mais je n’avais jamais eu auparavant de preuves de leur existence. Si jamais ils sont responsables de l’album, eh bien, je leur dis merci", conclue le chanteur en riant.
Avec Kill Hannah et It Dies Today, le 22 février
Au Métropolis
Voir calendrier Rock/Pop
À écouter si vous aimez
-Stone Sour
-Saliva
-Mötley Crüe