Raphaël : Sur les routes
Raphaël vient enfin traîner sa guitare de notre côté de l’Atlantique avec ses chansons voyageuses, dans une mini série de concerts acoustiques aux frissons garantis.
Francis Hébert
Photo : Jean Baptiste Mondino
Il en a parcouru des routes, ce Raphaël qui fait craquer la francophonie avec ses chansons pop rêveuses. Depuis la sortie de Caravane, son troisième album au succès immense, il est la coqueluche numéro un en France. Alors, il tourne, sans relâche, à en avoir le tournis. Les salles sont pleines, les filles en pâmoison devant sa gueule angélique, et on adore sa musique belle comme une route mal éclairée.
Il y a un an et demi, on avait déjà interviewé Raphaël, alors qu’il devait venir au Québec faire une série de spectacles. Mais, pris par la trop forte demande chez lui, on l’attend toujours: "Eh bien, j’arrive!, rigole-t-il, au bout du fil. Je viens à la nage! Je devais venir avant, mais il y a eu des conflits d’horaire. J’ai beaucoup tourné, environ 160 concerts. En ce moment, je suis dans une formule acoustique: piano, contrebasse, accordéon, violoncelle, guitare. C’est cette formule club, très chanson française, que j’amènerai chez vous. À part mes propres chansons, il y aura de nombreuses reprises: des choses connues ou non, récentes ou non."
Parmi les reprises de Raphaël, on trouve du Barbara, du Gainsbourg, du Gérard Manset (grandiose Élégie funèbre), du Bernard Lavilliers, du Bashung, du Christophe. Que de grandes chansons, un choix parfait, interprétées avec grâce. Le public québécois va se régaler: "J’essaie de me faire plaisir. De ne pas toujours faire le même répertoire. Je choisis les chansons qui sont les plus fortes pour moi, qui me donnent le plus de sentiments. Ensuite, je ne sais pas si je les chante bien ou mieux que d’autres, mais ce sont des chansons qui me transportent complètement. Élégie funèbre, c’est un poème assez dément!"
Dément, aussi, le rythme de tournée selon Raphaël, et les oppositions qu’il s’amuse à créer entre un petit théâtre pour son concert acoustique et les immenses salles de 5 à 10 000 personnes pour ses messes rock: "J’adore être sur les routes. Par contre, c’est vrai que je me lasse vite des choses, et que je ne veux pas faire le même concert. J’aime bien changer de formule, de décor."
Est-ce que Raphaël trouve le temps de composer de nouvelles chansons, entre deux prestations? "Avant de monter sur scène, je n’y arrive pas. Et après, j’ai envie de me libérer. Mais les jours où je suis chez moi, j’écris. J’ai environ 20 ou 30 nouvelles chansons écrites. J’en ai fait une pour Stephan Eicher. Mais pour mon prochain disque, je ne sais pas encore la tête qu’il aura, mais j’aimerais que ce soit un peu dangereux, un peu escarpé." Le successeur de Caravane pourrait voir le jour en mars 2008.
En attendant, la Caravane de Raphaël passe par Québec et Montréal, et le chanteur pense rester une quinzaine de jours en Amérique, le temps d’une escapade à New York. Les routes se multiplient et s’ouvrent pour lui.
Le 22 février
Au Grand Théâtre
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