Matt Haimovitz : Boîte de Pandore
Le violoncelliste Matt Haimovitz participe à un programme très audacieux dans le cadre du festival MNM. Un musicien atypique qui ouvre la voie.
Deux faits d’actualité montrent bien le genre de musicien qu’est Matt Haimovitz: le disque Mozart the Mason, qu’il a enregistré, pour son étiquette indépendante Oxingale, avec Jonathan Crow (violon) et Douglas McNabney (alto), est finaliste aux prix Juno, et il jouera du Pierre Boulez, du Jimi Hendrix et du Frank Zappa en concert cette semaine dans le cadre du festival international Montréal/Nouvelles Musiques.
"Ce sera sans doute l’un des programmes les plus "extrêmes" que j’aie faits", explique-t-il. (La SAT n’est cependant pas le lieu le plus "extrême" qu’ait visité ce musicien qui a déjà joué les suites de Bach au CBGB’s!) "C’est Denys Bouliane [codirecteur du festival] qui m’a suggéré ces extrêmes. Je voulais faire Messagesquisse [1976], de Boulez, et il y a longtemps que je veux faire un arrangement pour huit violoncelles de Machine Gun [1969], d’Hendrix, qui est pour moi une pièce importante sur la guerre. Je ne pensais pas le faire dans ce contexte-là, mais c’est Denys qui me l’a demandé! Il voulait du Led Zeppelin!" On sait qu’il a enregistré sur son disque Goulash! (Oxingale, 2005) une excellente version de Kashmir pour quatuor de violoncelles.
Matt Haimovitz jouera aussi d’autres pièces avec différentes configurations de son ensemble Ucello, formé de ses meilleurs étudiants à l’Université McGill: … del matiz al color… (1999), pour huit violoncelles, de Martin Matalon, et des arrangements de Walter Boudreau de The Black Page et Zomby Woof, de Zappa, pour quatre violoncelles. À noter qu’on pourra entendre au même programme d’autres arrangements de Boudreau des mêmes pièces, mais pour le quatuor de saxophones Quasar. Après le fiasco de G-Spot Tornado la semaine dernière à l’OSM (il y avait tellement de carambolages rythmiques que l’on aurait dit la parodie d’une oeuvre de Charles Ives), on a hâte d’entendre ces Zappa-là! Haimovitz donnera aussi la création d’une nouvelle pièce de Bouliane, pour quatre violoncelles, et la reprise d’une oeuvre de Serge Provost, Les Vertiges de S. (2001), en solo.
Le violoncelliste, qui s’est souvent produit avec DJ Olive, sera en terrain connu puisque c’est le DJ Orchestra du chef Mossa qui terminera la soirée, avec comme soliste Martin Tétreault et comme chef invité Walter Boudreau (qui sera cinq jours plus tard devant l’OSM!). Une soirée à ne pas manquer pour les amateurs de fraîcheur musicale.
Le 3 mars
À la Société des arts technologiques
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