The Besnard Lakes : Aux suivants
Les Besnard Lakes viennent de lancer une oeuvre dense et magnifique. Ils sont ainsi pressentis par plusieurs comme étant la nouvelle consécration montréalaise qui brillera à l’extérieur du pays.
Si leur premier album (Volume 1) avait conquis en 2004 un public local relativement restreint, les Besnard Lakes, dont le coeur se compose du couple Jace Lasek et Olga Goreas, suscitent aujourd’hui un intérêt retentissant. Avant même sa parution la semaine dernière, leur deuxième opus (The Besnard Lakes Are the Dark Horse) soulevait déjà la "hype" dans les médias branchés sur la scène rock indépendant, et ce, autant ici qu’aux États-Unis ou en Europe.
"C’est emballant et à la fois un peu déroutant de constater que tant de personnes des médias veulent me parler à propos de ce nouveau disque!" admet au téléphone le chanteur et guitariste Jace Lasek alors que le groupe filait vers Québec pour s’y produire deux soirs en première partie de Patrick Watson. "Toutefois, poursuit-il, je ne lis pas vraiment les articles et les critiques qui nous concernent. Pour moi, une fois qu’une entrevue est donnée, c’est fini."
Cet engouement médiatique soudainement plus vif découle, semble-t-il, d’une combinaison de divers facteurs. En tête, le sceau "made in Montreal" qui les inscrit dans un sillage de reconnaissance mondiale déjà tracé par des groupes comme Arcade Fire, les Dears et Wolf Parade. Le groupe a également réussi à élargir ses horizons en décrochant un contrat avec l’étiquette américaine Jagjaguwar.
Côté sonore, le paysage est lui aussi devenu plus vaste, plus luxuriant. Tout comme Volume 1, le nouvel album comporte de gracieuses envolées atmosphériques, mais se fait plus étoffé et plus cohérent. Il s’éloigne de la facture expérimentale brute pour revêtir des aspects empruntés à des formes plus classiques. Tour à tour, en écoutant The Besnard Lakes Are the Dark Horse, on pense aux harmonies vocales des Beach Boys et au rock planant de Pink Floyd. Space-rock, psychédélique, pop-expérimental, post-rock, fuzz-pop… bien des étiquettes ont été apposées à leur oeuvre insaisissable. "Les gens ne peuvent pas vraiment dire à quelle catégorie notre musique appartient tant elle tire dans toutes sortes de directions. J’en suis assez fier, car cela prouve que nous n’avons pas simplement profité d’un mouvement déjà existant."
La différence entre les deux albums s’explique aussi, selon lui, par le fait que le groupe a connu une expansion majeure: "Seuls Olga et moi avions travaillé au premier album. Comme nous comptons maintenant six membres, beaucoup plus d’idées sont mises en commun."
Étant copropriétaire ainsi qu’ingénieur du son du studio Breakglass, disons que Lacek est plutôt bien placé en matière de contacts. Il a entre autres travaillé avec Wolf Parade, Islands, Sunset Rubdown et Kiss Me Deadly. Ainsi, il a pu se monter un véritable dream team pour la confection de cet album avec, notamment, des membres de Stars, des Dears et de Godspeed / Silver Mt. Zion.
Brilleront-ils vraiment aussi fort qu’on le laisse présager?
Le 6 mars
Au Club Lambi
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Le Pink Floyd de la première heure
Sigur Rós
Les Beach Boys