Gregory Charles : Il connaît la chanson
Gregory Charles troquait l’an passé son statut d’artiste de variété pour celui d’auteur-compositeur-interprète. Fin connaisseur des différentes recettes musicales, il a livré un album taillé sur mesure pour le succès. Et quel succès!
"J’aime la musique", voilà une affirmation que répétera sans cesse Gregory Charles durant notre entretien téléphonique pour expliquer, entre autres, la très grande variété d’emprunts apparaissant sur son premier album I Think of You. Avec des accents de pop latine, de soul, de funk, de soft jazz un peu crooner ou de musique orchestrale digne des trames sonores de productions hollywoodiennes, Gregory Charles ratisse large. Ses pièces évoquent tour à tour des artistes comme Enrique Iglesias, James Brown, Frank Sinatra, Tony Bennett et des figures marquantes du mouvement Motown. Celui qui a passé de multiples soirées à interpréter, en direct et sans filet, les demandes spéciales de ses spectateurs connaît ses grands classiques américains.
"J’ai volontairement plongé dans les univers de ces artistes et je ne me cache pas. Mais ce n’était pas un calcul commercial, soutient-il. J’ai choisi des styles qui traduisaient le mieux ce que j’avais à exprimer, c’est-à-dire des réflexions concernant un deuil et des relations amoureuses. J’aurais pu aller davantage du côté de la tradition anglo-saxonne, mais je ne trouvais pas que mon propos s’y prêtait. J’ai écrit des chansons tantôt naïves, tantôt plus graves et je ne considérais pas que ça pouvait sonner comme des chansons britanniques des années 60 ou 70, qui relèvent pour moi d’une approche très savante, plus étudiée. J’y viendrai peut-être."
Avec des entrées en matière rapides, des refrains simples et des rimes courtes, ses pièces s’immiscent dans le cerveau en un rien de temps et y demeurent avec persistance. Est-ce là une formule qui garantit un hit? "Je n’en suis pas certain, répond-il. Mais je suis bien conscient qu’une chanson comme I Think of You, avec ses refrains chantés à maintes reprises, a plus de chance de tourner à la radio que des chansons comme celles de Leonard Cohen, par exemple, qui ne possèdent pas nécessairement de motif constant ou redondant."
Même s’il a produit un album qui explore une myriade d’avenues très pop, il refuse d’être catégorisé à ce seul genre: "Je fais de la musique sur une base quotidienne et, pour moi-même, ça ne m’intéresse pas de jouer I Think of You à tous les jours. Pour le public, c’est autre chose. Je suis aussi intéressé à écouter ce que fait Gonzales ou Thom Yorke. J’adore aussi le hip-hop et je suis assidûment cette scène depuis 20 ans. Même chose pour le fado ou la bossa nova." Parlant hip-hop, Gregory confirme au passage qu’il est bel et bien le cousin de l’artiste torontois K-OS. "Je suis d’ailleurs un très grand fan de ce qu’il fait! Étant plus vieux que lui, j’ai eu la chance de lui donner quelques leçons musicales et de le faire pianoter alors qu’il était jeune."
Les 12, 13 et 14 mars à 20 h
À la salle Maurice-O’Bready
Voir calendrier Rock/Pop
À voir/écouter si vous aimez
Les crooners
Le soft jazz
Les trames sonores américaines