Jason Bajada
Jason Bajada carbure aux amours malheureuses et les étale volontiers dans ses chansons, pourtant loin d’être sombres. Avant d’entamer une petite tournée du Québec et de l’Ontario, il se produit quelques soirs à Montréal.
Cette semaine, le Montréalais Jason Bajada bénéficie d’une belle visibilité en assurant durant trois soirs la première partie de Dumas au National. "C’est un peu une malchance pour une chance qui m’a amené là: en janvier, le guitariste de Manu Chao, qui était supposé ouvrir pour Dumas, a eu un accident et s’est blessé à la mâchoire. À la dernière minute, les organisateurs du spectacle m’ont appelé."
Ceux qui assisteront aux spectacles de Dumas pourront découvrir l’auteur-compositeur et interprète à travers une formule solo "guitare-voix" toute simple d’une vingtaine de minutes. Puis, samedi, c’est en tête d’affiche qu’il montera sur la scène de la Sala Rossa accompagné cette fois de son batteur et collaborateur de longue date Frédéric Bouchard et du bassiste Alexandre Lapointe.
Avec un premier album, Puer Dolor, paru en 2003, et son plus récent, Up Go The Arms, Bajada chemine en territoire indie-pop avec des mélodies à la fois spacieuses et mélancoliques que viennent enrichir une kyrielle d’instruments comme du violon et du violoncelle, de la steel guitare, des cuivres et des claviers. Et, on l’aura compris, avec des titres comme Disease Of Being Sad et Sad Song About You # 8, Bajada a une certaine propension à la tristesse: "J’ai une sorte d’obsession pour les chansons tristes. Malheureusement, ou heureusement, c’est souvent les femmes ou plutôt une femme qui me pousse à écrire. Parfois, je suis en plein dans la zone de composition et je suis tanné de n’écrire que des trucs mélancoliques, mais je ne peux pas faire autrement." Mais tout n’est pas si noir chez lui, car ses histoires de coeurs brisés, il les campe dans des ambiances musicales berçantes et réconfortantes, un peu comme le faisait Elliot Smith, une de ses influences majeures.
Pour son prochain album, déjà entièrement composé, le musicien annonce sensiblement les mêmes couleurs: "J’y explorerai encore les mêmes univers, mais avec un peu plus d’influences rock et country. Ce sont les pièces les plus mélancoliques que j’ai écrites de toute ma vie, en fait. Je crois qu’en cours de route, j’ai vraiment compris comment écrire des chansons tristes. Et même celles déjà parues, qui étaient tristes dans le passé, le deviennent encore plus et connaissent une seconde vie."
Les différents écueils de sa vie amoureuse s’avèrent indissociables de sa démarche, mais ce n’est cependant pas sa seule source d’inspiration et de motivation: "Ce qui m’a toujours poussé à ne jamais arrêter en ce domaine, c’est d’entendre d’autres bonnes chansons. Des artistes comme Wilco ou les Beatles me jettent à terre et me donnent envie d’écrire. Tous les musiciens entretiennent une petite jalousie envers les autres et sont constamment mis au défi. Je serai toujours à la recherche de MA grande chanson épique."
Le 10 mars
À la Sala Rossa
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À voir si vous aimez :
-Death Cab For Cutie
-Damien Rice
-Elliott Smith