JohnE-5 : Synthèse de la pop
JohnE-5 débarque à Rouje cette semaine, prêt à nous livrer sa pop tout droit sortie des années 80. Retour en force des synthétiseurs et apologie de Miami Vice. Discussion avec le JohnE du groupe: Jonathan Gauthier.
C’est en compagnie du groupe Série B que Jonathan Gauthier, alias JohnE, chanteur et guitariste de JohnE-5, a fait sa première visite à Rouje lors de la précédente édition du Off, en première partie de Nous Non Plus. Avec Charles "Carlito" Dauphin, membre fondateur de Série B, il s’embarque dans l’aventure "électro-acoustico-pop" de JohnE-5, qui recrute Yann "Yann So" Brosseau. Suit un premier simple: Comment ça va Marc Hamilton. "Je tenais à faire une chanson hommage à sa carrière, explique Jonathan Gauthier. Les gens ont peut-être cru que c’était une blague, à cause du côté happy/dance de la pièce, mais c’est vraiment un texte sérieux et honnête. On a pu le rencontrer peu de temps après la sortie de la chanson, tout en se demandant si on n’allait pas se faire poursuivre en justice. Au contraire, il a été très touché et ému. Il a trouvé que c’était le récit parfait de sa vie en deux minutes." Un premier succès populaire à Montréal pour le groupe, qui a refusé, par contre, de s’associer à Marc Hamilton pour la gestion de sa carrière. Une offre qui a surpris et qui ne correspondait pas du tout aux attentes du groupe. "Nous ne sommes pas trop du type gérant, souligne Jonathan. Ça ne marche pas avec notre démarche. Disons que nous avons pris nos distances un peu."
Avec une facture sonore comblée de synthétiseurs et un visuel tout droit sorti du futur (ou du passé), JohnE-5 se démarque par son accessibilité et sa performance scénique qui frise parfois l’absurde. Il n’y a pourtant rien de gratuit et le travail, lui, demeure appliqué. "Des fois, j’ai l’impression que ça fait cinq ans que je travaille pour ce groupe, constate-t-il. J’avais certains textes en mains et je voulais reprendre contact avec Charles, ce qui m’a amené à collaborer avec son groupe. On s’est fait quelques soirées de répétitions par la suite, Charles au synthétiseur, moi à la guitare sèche, et les idées sont sorties."
En compétition aux Francouvertes, JohnE-5 se démarque et obtient la première position du palmarès dès les premières semaines (le groupe est maintenant en quatrième place), une expérience formatrice et éclairante. "Dans la musique émergente, on constate que peu de monde accorde de l’importance au chant. Ce serait normal d’être tout croche parce que c’est de la musique indépendante? J’ai quand même une voix qui porte et je suis à mon affaire. On a toujours cette impression que dès qu’un chanteur a une voix, il n’est à sa place que dans Star Académie."
En plus de peaufiner la sortie de son premier album, JohnE-5 fonde sa propre compagnie de production, J5, et s’attelle maintenant à capitaliser le plus possible sur le concept. "Il faut s’entendre sur le fait que c’est une formule de masse, assume-t-il. Et je n’ai pas de difficulté à voir l’album comme un produit. Le deuxième album est déjà en préparation, sinon complété. On ne manque pas de matériel. Bon, on va se calmer un peu et profiter du premier. Une question de moyens aussi. On a fait ce premier disque autour de mes idées et de mes textes, le deuxième disque sera concentré sur le travail de Charles. C’est déterminé. Et puis… Pour le troisième, ce sera peut-être un pot-pourri d’un peu tout le monde."
Le 16 mars à 22h30
À la galerie Rouje
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