The Shins : Crack et pression
Musique

The Shins : Crack et pression

The Shins livraient plus tôt cette année un troisième album qui a quelque peu déstabilisé, voire déçu, ceux qui l’attendaient avec impatience, mais qui autrement a conquis une horde de nouveaux fans.

D’abord prévu pour l’été dernier, puis reporté à l’automne et finalement paru cet hiver, le nouvel album des Shins, Wincing the Night Away, semble avoir donné bien du fil à retordre à James Mercer, musicien et chanteur à la tête de cette bande originaire du Nouveau-Mexique maintenant établie à Portland. Dévoilé au grand public grâce à une chanson retenue pour la trame sonore du film Garden State (2004), le groupe avait été vivement encensé par la critique et adopté dans les cercles indie avec Oh, Inverted World (2001) et Chutes Too Narrow (2003). "Quand je suis entré en studio, j’avais la ferme intention de tenter de nouvelles choses, car il n’était pas question pour moi de faire du surplace, affirme Mercer. Et honnêtement, je désirais produire un album qui serait meilleur que les deux premiers. J’ai donc été perfectionniste à l’extrême dans le peaufinage de ce disque et j’ai été incapable de respecter les échéances établies par Sub Pop."

Possédant toujours son unicité mélodique et poétique ainsi que le même esprit de liberté, de grandeur et d’insouciance, le son des Shins s’est effectivement renouvelé en ce sens qu’il fouille de nouvelles dimensions. Alors qu’on notait auparavant des influences très sixties (Beach Boys, Beatles), de nouvelles touches électroniques, plus eighties et new wave, se font aujourd’hui entendre. C’est d’ailleurs ce qui a pu piquer les fans de longue date à une première écoute. Aussi, alors que leur folk-rock se présentait initialement de manière plus éclatée, plus brute et plus naïve, il gagne ici en cohésion et se voit enrobé d’une production impeccablement léchée. "L’apport d’un réalisateur expérimenté comme Joe Chiccarelli (Elton John, Beck, U2) a beaucoup contribué à cette différence de son. C’était la première fois que je travaillais en étroite collaboration avec un réalisateur et l’expérience m’a beaucoup plu."

Une période de tourments et de remises en question aura également tracé les nouveaux contours de l’oeuvre. "Il y a un peu plus de trois ans, soit après la sortie de Chutes Too Narrow, je suis déménagé dans un environnement où les voisins vendaient du crack. C’étaient de très mauvaises personnes qui faisaient affaire avec des gens tout aussi mauvais et violents. C’était effrayant. Alors que j’étais en tournée, des gens sont même entrés chez moi, ont tout détruit et ont volé mon équipement. Cela m’a profondément blessé. À cette même époque, j’ai perdu beaucoup d’amis, ainsi que ma copine. Je me sentais seul, abandonné et stressé. Ces expériences m’ont grandement nourri pour l’écriture de Wincing…"

Les choses se sont-elles arrangées depuis? s’inquiète-t-on. "Oh oui! Ma vie est maintenant merveilleuse, lance-t-il. Je suis marié à une femme si ravissante et si extraordinaire! Nous habitons un quartier paisible et nous allons avoir un premier enfant dans quelques mois." Nous voilà rassurés!

Le 16 mars
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