Bori : Vers la lumière
Musique

Bori : Vers la lumière

Entre musique et théâtre, Bori mise encore sur des mises en scène imaginatives pour défendre les très belles chansons de Dans ce monde poutt poutt.

"Mais que si et comme quand même / On s’en sac’ toutt des problèmes / Depuis l’temps que ben coudon /Y a pus d’printemps pus d’saisons / Mais que si et pourtant sur /Ça continue pu d’air pur /À fouérer dans son pays /Ça l’engraisse les pots-pourris" (Mais que si)

Le bel Edgar est bien content; Bori est dans le top 100 du palmarès québécois. Même que Comprends-moi et Mais que si, parodie du très pittoresque country québécois avec son propos naïf et ce savoureux langage d’illettré, tournent dans les radios de nos campagnes. Peu importe que ce clin d’oeil qui ne s’apparente guère aux travaux antérieurs soit pris au premier degré par certains. Celui qui se fait appeler Edgar Bori apprécie les résultats concrets des p’tites chansons confortables de son dernier album, éclectique certes, mais plus grand public que les précédents: "Il y a des gens qui prennent ça au premier degré. Je fais des entrevues dans des radios western où on me félicite de m’être converti. Pourquoi pas. Ce n’est pas du mépris. J’ai fait ça avec la même touchante sincérité que le genre affiche avec Marcel Martel ou Willie Lamothe", explique l’anonyme Edgar. "Les gens comprennent la faiblesse délibérée du niveau de langage et mon intention. C’est une belle exploration. Je ne veux pas rester toujours dans le classicisme et la poésie pure!"

Extraite de l’extraordinaire Ce monde poutt poutt, celle-là comme la simple et suave Comprends-moi ont été inaugurées par Bori et huit de ses amis et invitées sur scène il y a quelques semaines dans un nouveau spectacle qui conserve sa part d’éclectisme et de théâtralité: "Pop? Ah, non, c’est plutôt popcorn éclaté. Des univers visuels qui vont du quasi-folklore au jazz, aux musiques latines… Une mise en scène très léchée, mais aussi une part d’improvisation et de déconstruction."

Bori a invité Josiane Paradis et Gaële, talents naissants dénichés dans la pépinière de Petite-Vallée (où il donne des ateliers à visage découvert depuis sept ans) à interpréter une poignée de chansons. Dans la foulée de ce prosélytisme, Edgar et sa compagne sont aussi passés du rôle de défricheur à celui de producteur: "On s’occupe déjà de Guy-Philippe Wells, Catherine Major, Dominique Asselin s’en vient… On lance l’album de Gaële en septembre. On part en France à onze, en juillet! Le problème, c’est de trouver le temps de recommencer à écrire. Mais dès cet automne, je compte bien entamer un disque avec de drôles de couleurs, seul avec mes machines."

Le 23 mars à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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À voir/écouter si vous aimez
-Sylvain Lelièvre
-Michel Rivard
-Urbain Desbois