Raymond Lévesque : D’amour et de paix
Célébrant 60 ans de carrière, Raymond Lévesque fait un retour sur scène, en poèmes et en chansons, avec un message d’amour planté droit dans le coeur.
Homme de lettres et de convictions, l’auteur de la "chanson du siècle" Quand les hommes vivront d’amour, Raymond Lévesque, est de retour sur scène pour livrer un message d’amour et de paix. C’est en toute générosité que l’auteur s’est livré pour l’occasion à une entrevue téléphonique où il recevait les questions écrites, pour leur répondre oralement, avec toute la ferveur qu’on lui connaît. Entretien.
Que préparez-vous pour ce spectacle intitulé Quand les hommes vivront d’amour, présenté dans le cadre de la Francofête?
Je vais lire des poèmes. Je lis un poème où je dis que le monde n’a pas été créé pour une société industrielle, qui est contraire à la nature. Cette industrie détruit l’environnement. Je récite aussi un poème où je dis qu’il n’y a pas six milliards d’hommes, qu’il n’y en a qu’un; on est tous pareil, on a tous besoin de la même chose. Je lis un poème sur la conscience. Je lis un poème qui dit qu’il faudrait bien un jour faire un procès pour tous ces hommes qui détruisent l’environnement et la vie. Je parle de la guerre… L’histoire essaie de nous faire passer la guerre comme quelque chose de grandiose, mais ce n’est que de la barbarie. Je dis un poème sur la vie qui est un miracle et que si on ne la détruit pas, cela va se répéter. Je termine avec ma chanson Quand les hommes vivront d’amour.
On dit aussi que dans ce spectacle, il y a un grand message d’amour. Quel est-il?
Bien, je dis dans mes poèmes que (s’enflammant)… l’argent est un fléau, qui écrase les hommes. C’est ça qui est à la base de l’injustice sociale, à la base des guerres. Nos sociétés sont basées sur le succès; chacun cherche à s’enrichir ou à devenir célèbre. Ce sont des valeurs qui nous divisent les uns des autres. Alors, quand les hommes vivront d’amour… Va falloir que la société évolue. Que les valeurs changent. Mais elles sont appelées à changer… Avec le temps, les choses ne seront plus les mêmes.
Avec le recul et la célébration de ces 60 ans de carrière, quels sont vos trésors les plus précieux?
Le domaine du spectacle n’est pas facile. Pour durer, il faut savoir faire beaucoup de choses. J’ai été comédien, revuiste, monologuiste, dramaturge… tout ça m’a permis de durer. Le meilleur souvenir de ma carrière, c’est quand j’ai vécu cinq ans à Paris, à travailler dans les boîtes à chansons. À ce moment-là, la rive droite, c’était les grands music-halls et la rive gauche, c’était les boîtes à chansons. J’ai eu l’occasion de travailler avec Jacques Brel, Barbara et plusieurs autres artistes qui ont par la suite fait des brillantes carrières. Et je garde beaucoup de reconnaissance pour les gens qui m’ont aidé quand j’ai commencé dans la chanson en 1946, alors que la mode était aux chansons françaises et américaines. Il a fallu persister, et c’est à partir de 1960 avec la Révolution tranquille que, du jour au lendemain, les choses ont changé.
Comment réagissez-vous à ces artistes qui font revivre vos textes, comme votre fille Marie-Marine?
Je suis très content qu’on interprète mes chansons. Mais je ne me suis pas encore trouvé mon interprète. J’avais plus de facilité en France. Remarquez, peut-être que mes chansons sont moins dans le goût du jour… Mais je sais que j’ai encore de très bonnes chansons et j’espère trouver des interprètes. Entre autres, il y a Isabelle Roy, une Acadienne qui a enregistré un très beau disque avec 11 de mes chansons. C’est vraiment gentil. Et il y a mademoiselle [Marie-Élaine] Thibert qui doit en enregistrer, et monsieur Mario Pelchat, et d’autres. Je les ai approchés. Je pense que ça devrait débloquer, que ça devrait se faire tranquillement.
Dans le cadre de ce 60e anniversaire de carrière artistique, un CD-DVD est à paraître à l’automne, en plus d’un documentaire. Plusieurs artistes y collaboreront, dont l’auteure parolière Nathalie Thériault, qui a écrit Ces mots en héritage, un texte hommage sur la vie de ce grand homme.
(Impératif français remettra à l’occasion de ce déjeuner-spectacle ses prix Coco et Citron, ses prix d’excellence Lyse-Daniels et de la relève Gaston-Lallement)
Le 25 mars à 11h
À l’Agora Gilles-Rocheleau
Voir calendrier Chanson