Satriani : Combat à finir
Musique

Satriani : Combat à finir

Joe Satriani domine encore son art, tout en doigté et en distorsion. Le virtuose de Long Island rassemble à nouveau le G3 pour une série de concerts aux apparences de combat extrême. Guitar heros sur le ring!

Déjà 10 ans que le concept G3 existe. Une initiative de Joe Satriani pour réunir sur scène la crème des guitaristes rock dans un marathon de solos démentiels. Une réunion pour épater la galerie, mais aussi pour mettre à l’avant-plan les univers distincts, selon l’instigateur, de ceux qui y participent. "L’idée de départ était de passer du temps avec certains guitaristes talentueux et d’en profiter pour s’amuser avec le public", résume Joe Satriani, encore surpris de la longévité du concept. "Il me fallait des musiciens qui étaient en mesure de s’engager dans ce processus à part entière." Après Steve Vai, Robert Fripp et Yngwie Malmsteen, c’est au tour de John Petrucci (Dream Theater) et Paul Gilbert (feu Mr. Big) de se joindre au marathon infernal. "Paul est passé quelques fois dans les éditions précédentes comme invité spécial, explique-t-il. Nous avons tendance à finir le spectacle en version G4 ou G5… Il peut être complètement fou! C’est le type parfait pour accompagner cette tournée." Une tournée aux allures de réunion amicale qui n’est quand même pas exempte de compétition. "Je crois en effet que l’amitié est un facteur important, constate Satriani. Je ne crois pas que nous pourrions nous faire face, soir après soir, sans une forme de respect mutuel. On aime se surprendre et se mettre au défi. Il ne faut pas oublier que la plupart des participants font partie d’un groupe, ce qui n’est pas mon cas. C’est un point qui est à prendre en considération."

Après Super Colossal, dernier album studio, et la tournée solo qui a suivi, le G3 est le moment idéal pour décompresser dans un contexte convivial. "Je suis libéré de la composition lors de cette tournée. Mais, on en profite quand même pour amasser certaines idées et certains trucs." Une occasion de retourner aux sources en interprétant à nouveau les Hendrix, Beck et même Neil Young, à qui Satriani voue une grande admiration. "Nous reprenons Keep on Rocking in a Free World. Dès les premiers accords, l’effet sur le public est instantané. Quelle chanson! Neil Young est un excellent guitariste. Je suis sûr qu’il serait fier de cette version."

Avec Satriani, il y a le son et… l’image. L’album Surfing with the Alien a imposé une association directe avec la science-fiction. Avec une pointe d’humour, posons la question au virtuose: êtes-vous en contact? "J’ai grandi à New York, et cette névrose sociale entourant les extraterrestres était partout à l’époque. Je peux te confirmer que je ne crois pas aux extraterrestres… C’est vraiment un accident de parcours. Mon premier album s’appelle Not of This Earth; c’est le titre d’un film de série B, très mauvais, mais très drôle, que j’avais vu à quelques reprises avec un de mes amis. Lorsque j’ai produit ce disque, mon intention était d’envoyer un signal à cet ami d’enfance. Mon adresse était même à l’endos de l’album dans l’intention de reprendre contact. La presse y a vu tout de suite un concept. La compagnie de disques aussi. Et depuis, j’ai commencé à perdre mes cheveux, je me suis rasé le crâne, je porte des verres fumés et j’ai l’air d’un alien."

Les 3 et 9 avril
Au Théâtre Capitole
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